Le Monde Informatique. Sur les 35 dernières années, par quelle évolution informatique avez-vous été le plus marqué ?
Franck Le Moal. Il y a deux choses qui m'impressionnent le plus, la croissance incroyable de la puissance et des performances de stockage et également la rupture très grosse de la transformation digitale, du cloud, de la data et de la connectivité et plus globalement de l'hyperconnectivité. Et puis s'il fallait en rajouter une troisième, je dirais que l'on est de plus en plus passé d'une informatique d'hyperspécialistes très centrés sur eux-mêmes et sur la technologie à un monde SI extrêmement ouvert qui doit s'interpénétrer avec les métiers. La survie du SI se joue dans son ouverture et la relation avec les métiers.
Croyez-vous que le DSI est en danger ?
Le DSI doit devenir stratège de la transformation, apporteur d'idées et de l'innovation. Pour moi, il doit devenir un facilitateur de la transversalité à l'intérieur de l'entreprise entre les métiers et faire sauter les frontières. On reste dans un univers de complexité croissance, on a un devoir d'apporter de la simplification.
Comment consommez-vous la presse informatique et qu'attendez-vous d'elle ?
Je consomme de plus en plus la presse IT online et de plus en plus sur les smartphones. Je regarde beaucoup les sites web et sur mobile quand je voyage. J'apprécie d'imprimer un article et de prendre des notes à côté. Ce que je recherche, c'est une presse avec un éclairage de fond. On a de plus en plus de small news et ce serait bien d'être dans un univers d'informations ayant plus tendance à porter des valeurs de fond, de l'analyse avec une forme de recul dans l'évaluation des choses. J'attends une prise de vue, un recul, une prise de position. Ce qui est important, car cela devient de plus en plus complexe et il est important d'avoir des valeurs de refuge, de conseil et Le Monde Informatique peut en être une.
Franck Le Moal est DSI de Louis Vuitton.