Libre vs propriétaire : le Syntec tranche... pour l'interopérabilité
Au lendemain de la rencontre Paris Capitale du Libre, le Syntec Informatique a exprimé sa position sur un sujet d'actualité, l'Open Source. En appelant à un certain équilibre, qui ferait justement défaut à l'administration, jugée un peu trop pro-Libre.
Pour ne pas être pris en défaut de complaisance, le Syntec Informatique (principale chambre syndicale des SSII et des éditeurs de logiciels en France) s'est prononcé dans la bataille qui oppose les tenants de l'Open Source à ceux qui défendent les positions des technologies propriétaires. Sans grosse surprise, il a démontré sa volonté que le monde informatique, appelé à se prononcer en faveur de l'un ou l'autre, se dirige vers l'interopérabilité, vecteur selon lui d'innovations.
Mais le Syntec Informatique a également adressé des critiques à peine voilées au service public qui privilégie, depuis quelques années, l'Open Source : « par le poids de l'investissement IT représenté en France par le secteur public, Syntec Informatique souligne l'importance pour le "Client du Secteur Public" d'interpréter la coexistence et le développement des deux modèles qui garantissent aux utilisateurs une création de valeur optimale au sein d'un écosystème logiciels et services plus compétitif. » En clair, face au modèle Open Source qui privilégie surtout le service, le Syntec rappelle qu'il existe des éditeurs en France à faire vivre...
Les logiciels et services propriétaires représentent encore 98,6% du marché total
Or, selon le Syntec Informatique, « le marché des logiciels et services de l'Open Source représente 450 millions d'euros sur un marché total des L&S de plus de 30 milliards d'euros, soit 1,4%. Ce marché devrait croître de 50% par an. » Ce qui signifie qu'en dépit d'un secteur public visiblement tenté par des solutions libres, les solutions propriétaires restent encore largement majoritaires en France. Pas de quoi s'affoler, donc.
Mais la tendance est forte, soulignait récemment le cabinet Markess International. Selon lui, 11% des budgets informatiques du secteur public devraient être orientés vers les technologies Open Source cette année, et 14% en 2009. Dans la mesure où le gouvernement verra probablement s'ajouter quelques secrétaires d'Etat (dont un pour les NTIC ?), le Syntec essaie en ce moment de faire passer quelques messages au monde politique, et notamment celui-ci : ce serait se tirer une balle dans le pied pour un Etat que de privilégier systématiquement l'Open Source. Comme aime le rappeler Patrick Bertrand, DG de Cegid, le secteur du logiciel propriétaire en France fait vivre beaucoup de monde.