En octobre dernier, la Cnil mettait en demeure l'école 42, fondée par Xavier Niel sur plusieurs points dont son système de surveillance. Lors d'une visite d'une délégation, le régulateur a constaté qu'un dispositif de 60 caméras filmé en continu certains espaces de l'établissement consacrés aussi bien aux étudiants et aux salariés. Or pour le régulateur, « le fait de filmer en continu les postes de travail de certains employés est disproportionné » et d'ajouter, « aucun élément apporté par l'association ne permet de justifier que les étudiants et le personnel soient placés sous surveillance permanente ». L'école 42 a entendu les requêtes de la Cnil en « retirant ou réorientant les caméras filmant les espaces de travail, les lieux de détente des étudiants et les postes du personnel ».
Par ailleurs, la Cnil avait constaté que les étudiants pouvaient télécharger une application pour accéder aux images des caméras de certaines zones. Une mauvaise pratique pour le régulateur qui « considère que l'accès aux images issues du système de vidéosurveillance doit être strictement réservé aux personnes habilitées au regard de leur fonction, par exemple, les agents en charge de la sécurité ou certains membres du personnel administratif ». Au final, l'école a pris des mesures pour que les étudiants et le personnel non autorisé ne puissent plus avoir accès aux images issues de la vidéosurveillance. L'association a par ailleurs renforcé la communication auprès du public avec des panneaux d'information relatifs à la vidéosurveillance ainsi que les mentions présentes sur son site internet.
Affaire close, mais avec une réserve
Enfin, dernier point, la Cnil avait pointé du doigt la faiblesse des mots de passe affectés aux étudiants et aux agents de sécurité pour l'accès à la vidéosurveillance. L'école annonce avoir modifié sa politique en exigeant des étudiants et du personnel qu'ils choisissent des mots de passe suffisamment robustes et en prévoyant un renouvellement régulier des mots des passes des agents de sécurité, qui accèdent au système de vidéosurveillance.
Au terme de ces différentes modifications de la part de l'école 42, la Cnil a annoncé aujourd'hui avoir clôt la procédure. Cependant dans sa décision, le rapporteur émet une réserve : « le processus de conservation des données des candidats ayant échoué aux tests d'admissibilité sur internet ne peut, au regard des catégories de données conservées (en particulier le prénom et le nom qui sont directement identifiants), être qualifié de pseudonymisation ».