L'insertion des jeunes docteurs en question... et en chiffres
Pour les 130 laboratoires constituant le département sciences et technologies de l'information et de la communication (STIC) du CNRS (incluant les laboratoires associés avec l'Inria, écoles et universités, etc), la campagne 2004 de recrutement de post-doc est ouverte pour un total -éloquent!- de 35 postes. L'accompagnement technique n'est guère mieux lotie, avec 40 postes d'ingénieurs et techniciens (ITA ou IATOS) qui peuvent être pourvus à comparer aux 270 demandes de renfort, dont 60 remplacements de partants, formulées par les 130 laboratoires.
A titre d'exemple, un laboratoire comptant 220 informaticiens-chercheurs, comme l'I3S (Informatique, signaux, systèmes de Nice-Sophia Antipolis), dont 72 doctorants, avec une moyenne de vingt thèses soutenues chaque année, ne dispose que d'une seule possibilité d'accueil de post-doc. Ces 72 doctorants, dont le parcours est financé par des bourses, des contrats européens et autres sources publiques et privées de financement, n'auraient-ils donc autre perspective que de se tourner vers le privé?
Plus généralement, et un peu plus rassurant, un état des lieux rétrospectif de l'insertion professionnelle des jeunes docteurs dressé en 2003 par le Cereq(*), toutes disciplines confondues, indique une évolution favorable de la situation entre 1997 et 2001, particulièrement pour les scientifiques, dont les informaticiens, les diplômés en gestion, en droit et économie, avec cependant une baisse relative de l'emploi dans la Fonction Publique. Selon cette enquête, "les docteurs en sciences exactes s'orientent désormais majoritairement vers le secteur privé", avec, de plus, 20% des jeunes docteurs migrant du public vers le privé durant les trois premières années de vie active, et un sur sept (un sur cinq docteurs en sciences) ayant travaillé à l'étranger durant ces trois années. A noter que la mobilité des docteurs sur le territoire national reste limitée. Ils sont parmi les sortants de l'enseignement supérieur ceux qui, en proportion, quittent le moins leur région de formation. En analysant de plus les raisons qui ont conduits certains à abandonner avant la thèse, l'étude du Cereq montre de plus que ces abandons sont certes pénalisants, mais le fait d'avoir entamé un travail de recherche au delà du DEA (première année du 3ème cycle) est un "plus" reconnu en termes de sal
aires et de rapidité d'accès à l'emploi.
(*) Cereq: Centre d'études et de recherches sur les qualifications
Pour info: www.cnrs.fr; www.cereq. fr