Comme tous les ans, le Syntec numérique a tenu à adresser ses vœux à l'ensemble du secteur de l'IT. Mais, année d'élection présidentielle oblige, ceux de 2017 avaient une saveur toute particulière. « Mon souhait pour 2017 est que les ministres du prochain gouvernement élu viennent vers nous pour élaborer l'avenir du numérique en France », a déclaré Godefroy de Bentzmann, le président de Syntec numérique. Et le syndicat professionnel ne compte pas attendre le mois de mai pour faire des propositions. Déjà en novembre, ses cadres avaient dévoilé une partie des propositions qui seraient poussées par l'organisation.
Parmi les chevaux de bataille figuraient notamment la création d'écosystèmes régionaux pour la formation et l'innovation, une meilleure définition du crédit d’impôts recherche (CIR) ou encore plus d'amortissement pour les investissements numériques. « Il y a aujourd'hui un cadre social et fiscal qui doit évoluer. Sans quoi, les entreprises françaises risquent d'être dépassées », argue Godefroy de Bentzmann. Pour lui, le gouvernement actuel a bien tenté de faire évoluer les choses à travers la loi El Khomri, mais sans succès.
Favoriser l'industrie 4.0
Le président de la chambre syndicale a également appuyé sur la nécessité d'encourager le passage à une industrie 4.0. « La France doit rester un pays industriel. Aujourd'hui, il semble que seuls les gros acteurs aient les moyens de survivre à la double transformation qui est en cours, d'une part celle de leurs processus et d'autre part, de leur business modèle », clame le dirigeant. Il annonce également que Syntec développe d'autres propositions verticales concernant les secteurs de la ville, de la santé, de l'éducation ou portant directement sur l'efficacité du SI de l’État, souvent décriée.
Les acteurs de l'IT présents, qu'ils soient éditeurs, ESN ou intégrateurs, approuvent largement les propositions de Syntec, et vont même plus loin. « Il faut mettre en place un plan Marshall du numérique en France, si nous ne poussons pas les sociétés vers une transformation massive, l'économie toute entière pourrait en pâtir », déclare le représentant d'un grand éditeur open source. « Le code du travail doit également être revu et allégé. C'est de plus en plus difficile pour nous de s'y retrouver », explique de son côté le dirigeant d'une SSII régionale.
Des candidats à l'écoute
Quel que soit le gouvernement élu, Syntec numérique compte donc jouer un rôle massif de lobbying. Et il semble que le syndicat ait déjà l'oreille attentive de nombreux candidats qui voient dans le numérique une façon de se différencier. « C'est la première fois que nous sommes autant consultés et écoutés », avoue Godefroy de Bentzmann. Un bon début pour 2017 donc.