Lors de la convention annuelle 2007 de l'USF, club des utilisateurs francophones de SAP, une étude réalisée par cette association, SAP et Bearing Point sur la migration vers SAP ERP a été publiée et commentée. Face à la fin de la maintenance standard de SAP R/3 au 1er janvier 2007 et celle de la maintenance étendue au 1er janvier 2009, cette migration semble nécessaire mais pas forcément si évidente dans un paysage très conservateur. Rappelons tout d'abord que SAP ERP est l'actuel nom commercial de l'offre qui était jadis connue sous la dénomination « mySAP ERP 2005 - ECC6 ». Le propre de cette version majeure de SAP est de remplacer SAP R/3 en adoptant une nouvelle architecture technique orientée services (SOA) au-dessus de la plateforme middleware Netweaver. Réalisée auprès d'adhérents de l'USF, l'enquête se base sur 89 réponses à un questionnaire et une dizaine d'interviews, la plupart des répondants étant de niveau DSI ou en charge des applications SAP. Le module le plus présent dans la configuration installée est bien entendu celui destiné à la fonction financière (93% des répondants), suivi par la logistique (82%) et la business intelligence (58%). Un peu moins des deux-tiers des répondants admettent ne plus avoir fait de migration SAP depuis au moins deux ans, ce qui correspond, à quelques pourcents près, à un parc utilisant des versions R/3 3.11 à 4.6C. Un petit tiers des répondants utilisent un SAP R/3 4.7, plus récent. Tandis que 13% des répondants admettent déjà utiliser une version de SAP ERP. Bien entendu, plus l'entreprise utilise une version standard de SAP, plus sa migration sera facilitée, notamment en termes d'interfaces avec d'autres applicatifs. 38% des répondants auront ainsi moins de vingt interfaces applicatives à reconstruire lors de la migration, mais 18% en auront plus de cent. Une migration subie Sans surprise, la fin de la maintenance de SAP R/3 est la motivation essentielle de la migration vers SAP ERP (72% des répondants). De ce fait, [[page]]la migration est clairement subie : 34% seulement des répondants savent justifier sur le plan fonctionnel la migration, mais 56% n'ont pas une perception claire des bénéfices de la migration, en dehors, malgré tout, de l'architecture Netweaver dont les apports techniques semblent compris. Du coup, la justification budgétaire du projet de migration est problématique. Et ce, même si la stabilité technique, le choix de la SOA et les apports fonctionnels à terme des nouveaux modules semblent clairs pour les DSI. Si le « pourquoi migrer » n'est pas sans poser de questions, le « comment migrer » n'est pas plus clair. Un tiers des répondants ignorent s'ils vont privilégier ou non une migration isofonctionnelle purement technique. Un quart n'a pas du tout défini son calendrier de migration contre 15% qui l'ont déjà réalisé. Les ressources humaines nécessaires à la migration ne constituent pas le moindre des problèmes. Tant chez les intégrateurs que chez les clients, la pénurie semble la règle alors même que la migration absorbe un grand volant ponctuel de compétences. La formation de ces compétences est en soi problématique mais SAP, qui assure lui-même les formations à ses produits, a développé une offre de e-learning pour tenter de parer au problème dans un délai raisonnable. Outre la formation, le coût de la migration comprend bien entendu le travail technique à faire et les licences des nouveaux produits. Les tarifs de celles-ci tiennent compte de l'ancienneté de l'investissement précédent : plus une implémentation est récente, moins son évolution sera onéreuse en termes de licences. SAP a insisté sur le fait que le principe restait que, à isofonctionnalités, la maintenance payait les évolutions des produits. Pour suivre l'évolution des migrations, l'USF, Bearing Point et SAP ont créé un « observatoire de la migration » qui réalisera une étude annuelle sur le sujet.