Les syndicats de Capgemini France mobilisés sur les salaires
La question des salaires provoque actuellement une vague de colère dans la filière IT. Après l'appel à la grève lancé à l'automne dernier par IBM sur Second Life, et les deux manifestations organisées tout récemment par des syndicalistes de Business Objects, c'est au tour des syndicats de Capgemini de protester contre des hausses de salaires jugées insuffisantes. Dans l'espoir d'une réelle négociation salariale, l'ensemble des organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC) appelle à un arrêt de travail, les 28 mars et 1er avril prochains, dans la totalité des filiales françaises.
Dans un courrier envoyé le 12 février à la direction, la CFDT, la CFE-CGC, la CGT et FO avaient déploré des engagements salariaux considérés comme très insuffisants par rapport aux possibilités de l'entreprise.
Selon la CFE-CGC, les salariés souhaitent obtenir « une augmentation générale indexée sur le coût de la vie, pour rattraper la perte du pouvoir d'achat qu'ils subissent depuis déjà cinq ans ». Ils demandent une augmentation immédiate pour les salaires les plus bas, une revalorisation des frais professionnels (indemnités kilométriques, hébergement, restauration) et une hausse d'au moins 1 E des chèques-déjeuner. Les revendications portent aussi sur une refonte complète du système d'évaluation de carrière des salariés, pour «davantage de justice et plus de transparence ».
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Dans un courrier adressé le 18 mars dernier à l'ensemble des salariés, la direction de Capgemini France a indiqué qu'elle souhaitait inciter au dialogue, tout en s'interrogeant sur le bien-fondé de cette grogne. Selon une porte-parole de Capgemini, « nos minima salariaux sont supérieurs à ceux pratiqués par l'ensemble de la profession, et les enveloppes budgétaires allouées aux augmentations de 2008 étaient équivalentes, voire plus importantes, que dans le reste de la filière IT ».
Yvan Béraud, secrétaire national du syndicat F3C CFDT, dénonce un problème de répartition de cette enveloppe budgétaire : « Capgemini a accordé des hausses de salaire individuelles à 80% de ses employés depuis trois ans. Mais 20% d'entre eux n'ont rien obtenu, ce qui représente environ 4 000 salariés. »
D'ailleurs, et toujours selon le représentant de la F3C CFDT, ils était nombreux (plus de 1000 à ce jour), à participer aux assemblées générales organisées depuis le 5 mars à Lyon, Caen, Grenoble, Clermont, Rennes, Brest, Saint-Denis, Vernon, Toulouse, Bordeaux, Saint-Cloud, Montpellier et Aix, Nantes, Pau, Toulouse, Marseille, et Carry-le-Rouet. La dernière assemblée générale a eu lieu aujourd'hui, 21 mars, devant l'immeuble Coeur Défense entre 13 heures et 14 heures, et a réuni plus d'une centaine de salariés.