Après une première mobilisation qui s'est déroulée le 20 septembre, l'intersyndicale d'Inetum a appelé les salariés de l'ESN à se réunir devant ses agences le 15 novembre entre onze heures et midi. CDFT, CFE-CGC, CFTC, CGT et Solidaire Informatique entendent ainsi obtenir de la direction de l'entreprise une revalorisation collective des salaires à raison de 200 € nets par mois ainsi qu'une prime de de 1 500 €. « L'objectif est que les salariés ne subissent pas l'inflation de 6% que connait l'économie française depuis le début de l'année 2022 », explique Eric Castelain, le délégué syndical CFDT Inetum Software France.
L'opposition entre les syndicats et la direction d'Inetum a débuté après les négociations annuelles obligatoires (NAO) de décembre 2021. Elles ont débouché sur la décision de revaloriser la masse salariale de l'entreprise de 2,25% en 2022. Problème, ce choix a été fait avant que l'inflation ne s'envole, ce qui a amené les syndicats à demander une nouvelle réunion pour une hausse collective des salaires de 6% le 8 juillet dernier. « La direction était présente et devait revenir vers nous ultérieurement mais rien ne s'est passé. C'est ce qui a déclenché la grève du 20 septembre », indique le délégué syndical CFDT.
Des augmentations individuelles plus hautes que prévues
Face à l'absence de réaction de la direction après cette mobilisation, les syndicats de l'ESN ont demandé une réunion de sortie de conflit le 17 octobre. Interlocuteur des représentants des salariés pour cette occasion, le DRH du groupe leur a fait savoir qu'une hausse collective des salaire de 200 € nets semble exorbitant. Il s'était tout de même engagé à revenir vers eux avec des propositions. Mais là encore, aucune suite n'a été donnée à ces échanges, jusqu'à ce qu'un e-mail du DRH du 28 octobre ne vienne doucher les attentes des syndicats. Le courrier les prévient du début des NAO 2023 le novembre et que les discussions du 17 octobre ne se poursuivraient pas. Il n'en a pas fallu plus pour déclencher la mobilisation du 15 novembre.
Dans le cadre des NAO 2022, ce n'est pas de 2,25% mais de 3,5% qu'a finalement augmenté la masse salariale d'Inetum. Ce qui s'avère toujours trop peu pour effacer les effets de l'inflation, qui plus est lorsque l'on sait que les augmentations sont attribuées à titre individuel sur décision de la direction d'Inetum. 61% des salariés d'Inetum en ont bénéficié, à des niveaux et sur des critères qui n'ont pas été présentés aux syndicats. Quoi qu'il en soit, ces derniers restent mobilisés. A ce titre, ils menacent de ne pas mener à bien les NAO 2023 si leurs revendications ne sont pas écoutées.
4 % des effectifs en grève le 20 septembre
Dans le communiqué de presse qu'ils ont publiés à l'occasion de leur mobilisation du 15 novembre, les syndicats expliquent que « la colère exprimée est accentuée par le contexte de l'entreprise qui a vu en 2022 le départ de son actionnaire qatari, Mannai Corporation, avec une plus-value de 500 millions d'euros sans aucune redistribution aux salariés ; son rachat par bain Capital, dans le cadre d'un LBO avec une composante de dette très importantes ; le versement au PDG [Ndlr : Vincent Rouaix] d'une prime d'un montant de 1,2 M€ qui s'ajoute à ses honoraires annuels de 1,35 millions d'euros ; l'attribution de 800 000 actions gratuites au Top Management. »
Quant à la mobilisation des salariés d'Inetum, elle est difficile du fait de ceux qui sont en mission chez les clients ou en télétravail. Pour la journée du 15 novembre, les chiffres seront communiqués ultérieurement par la direction. Selon cette dernière, 400 salariés sur les 10 000 que compte Inetum en France s'était mobilisé le 20 septembre.