Même dans le secteur public, l'année 2009 restera une année à part. Les investissements informatiques se sont stabilisés note Markess. Une estimation globale qui cache de fortes disparités. Entre ministères, puisque certains baissent leurs budgets informatiques, alors que d'autres ne peuvent le faire car ils sont absorbés par des projets pluri-annuels. La différence est également, entre les administrations centrales qui ont toutes marqué un coup d'arrêt en 2009 et les collectivités locales qui se montrent plus optimistes, du moins dans leurs déclarations. Pour 2010, la même différence se retrouve. Les grands projets de modernisation tiennent en haleine les DSI des grands ministères dans un contexte d'austérité budgétaire. Les collectivités locales se déclarent plus sereines dans leurs projets. Toutefois, leurs budgets en cours d'élaboration montrent de fortes pressions à la baisse, notamment dans les départements du fait du non transfert des financements liés au transfert des compétences. Derrière ces éléments purement budgétaires, d'autres logiques guident de plus en plus les orientations informatiques, notamment celles de la mutualisation et de la rationalisation. Les administrations centrales se portent vers de grands projets inter ministériels comme Chorus pour la comptabilité publique, ou le projet en cours dans les achats. Les collectivités locales s'y mettent par le biais des intercommunalités. Des projets de long terme. A plus court terme, mais dans le même ordre d'idées on observe la montée de projets de rationalisation. Sur ce sujet, dans les priorités relevées par Aurélie Courtaudon, chargée d'études à Markess arrivent en tête le décisionnel, suivi du collaboratif et enfin de la dématérialisation. Le besoin de pilotage arrive en tête [[page]] Un tiercé qui en dit long. Le décisionnel monte en puissance partout dans le secteur public, le besoin d'indicateurs et de pilotage se fait sentir que ce soit pour l'activité IT ou pour l'ensemble des dépenses publiques. Le collaboratif prend plus de poids pour faire travailler différentes directions ensemble et décloisonner. Quant à la dématérialisation, elle n'est pas nouvelle dans le secteur public, mais affecte désormais tous les secteurs et tous les niveaux d'activité. Les collectivités locales en particulier s'y mettent avec le contrôle de légalité ou la signature électronique pour les élus. Les prestataires scrutent évidemment ces tendances avec intérêt. L'étude met toutefois en tête des prestations demandées par les DSI le conseil et la conduite du changement, avant les procédures plus classiques d'intégration et de déploiement (**). Les administrations cherchent d'abord à analyser leurs dépenses et leurs projets informatiques avant de passer commandes. Elles entrent elles aussi dans une autre logique. La crise les a affectées, comme le privé, mais avec des conséquences différentes : des budgets peu réduits dans l'immédiat, mais placés sous stricte observation pour l'avenir. (*) Etude basée sur 70 entretiens en ligne de DSI d'administrations, 30 entretiens avec des prestataires et 200 en face à face tout au long de l'année. (**) Markess évalue le marché des logiciels et services dans l'administration à 6,6 milliards d'euros en 2009, il passerait à 6,7 en 2010, pour atteindre 7 en 2011, soit une progression de 2,9% par an.