« L'entreprise doit optimiser l'usage de ses données, pour en tirer de la valeur et en faire son nouvel or noir » juge Régis Délayat, vice-président du Cigref, pilote du groupe de travail « Valorisation des données dans les grandes entreprises » et DSI de SCOR. Est-ce un truisme ? En théorie, peut-être. En pratique, certainement pas. Le Cigref a réuni un groupe de travail sur la valorisation des données et celui-ci vient de rendre un bilan de ses travaux sous la forme d'un livre blanc d'une cinquantaine de pages.
Ce document est issu des réflexions d'une quarantaine de représentants d'entreprises membres du Cigref aidé par les permanents du club. Ces réflexions se sont notamment appuyées sur un modèle développé par le professeur Ahmed Bounfour de l'Université Paris Sud XI. Enfin, au livre blanc est associé une fiche d'auto-évaluation de maturité vis-à-vis de la question, sous la forme d'un fichier Excel (80 items avec une notation de 0 à 3 générant automatiquement un radar).
Une donnée finalement souvent négligée
Si, donc, la valorisation de la donnée fait partie des tartes à la crème de toute DSI sous la pression d'un CDO (Chief Digital Officier), force est de constater qu'il y a un grand fossé entre la théorie et la pratique. Le document du Cigref commence d'ailleurs par pointer ce fossé en présentant les enjeux initiaux du groupe de travail et ce qui a rapidement fait consensus. Big Data ou Open Data sont des concepts dont on se gargarise mais, en réalité, bien peu de choses concrètes sont réalisées dans ces domaines avec une véritable stratégie business.
Le groupe de travail présente ensuite une démarche de valorisation pertinente des données, y compris via leur éventuelle ouverture. Une grille permet d'estimer si on peut ouvrir un jeu de données sans mettre en danger l'entreprise et si cette ouverture a un sens, un intérêt pour son écosystème. Des exemples concrets des politiques adoptées dans diverses grandes entreprises illustrent utilement le propos. D'une manière générale, le document du Cigref reste toujours très concret et pragmatique, ce qui permet de passer aux choses sérieuses sur un sujet où l'esbroufe est souvent fréquente.