« 2012 n'est pas 2009, remarque Didier Krainc, directeur général d'IDC France, d'une crise à l'autre les dirigeants d'entreprise ont radicalement changé dans leur perception du numérique, l'écoute est beaucoup plus forte qu'il y a quelques années ». Le cabinet d'études a interrogé une centaine de dirigeants (en écartant ceux des entreprises IT) et 26 en face à face. Leur maturité a beaucoup progressé. Sur trois points : l'utilisation personnelle des outils numériques, la perception du numérique dans la transformation de l'entreprise, la perception de leur DSI et de son rôle.
Est-ce une question de génération, de fascination, les dirigeants d'entreprise sont multi-équipés. 94% utilisent un PC portable, 91% un smartphone, 70% un téléphone mobile, 63% une tablette. Seul le PC fixe, 49%, semble en retrait. Cette population non seulement connaît mais utilise massivement les outils, en particulier en situation de mobilité. Les usages s'intensifient également, du mail essentiellement et en mobilité, que ce soit à titre personnel ou professionnel.
26% seulement accèdent aux outils de pilotage
Toutefois, moins de la moitié des dirigeants, 41%, accèdent à l'information de l'entreprise, 26% seulement à ses outils de pilotage. L'usage est donc essentiellement bureautique, c'est la limite de cet engouement.
Les deux sujets suivants montrent d'autres limites. Les grands investissements numériques en entreprise sont assez méconnus, le cloud et la dématérialisation surnagent, le décisionnel et la virtualisation obtiennent tout juste la moyenne, mais le big data, la consumérisation de l'IT, le M2M font un flop. Lucide, IDC note que le cloud et la dématérialisation sont porteurs de réduction de coûts, c'est peut-être la raison pour laquelle les dirigeants les connaissent.
[[page]]
Au fil de l'étude, les dirigeants se montrent sensibles aux questions générales relatives à l'IT : il renforce l'efficacité et sert la stratégie de l'entreprise. Sur les questions plus opérationnelles, leur intérêt ou leur connaissance diminuent. Plus de la moitié des dirigeants estiment que l'IT est trop coûteuse (45% plutôt d'accord, 9% tout à fait d'accord). La même proportion ou presque la perçoit comme trop rigide s'adaptant difficilement au changement, 41% plutôt d'accord, 9% tout à fait d'accord. Pour 45% des dirigeants, l'IT est trop complexe, les utilisateurs ont du mal à se l'approprier.
59% des DSI rattachées à la direction générale
Les DSI elles aussi ont évolué. D'abord, dans leur positionnement au sein de l'entreprise. Dans 59% des cas, elles sont rattachées à la dg, dans 33% à la DAF, 9% à une autre direction. Elles sont devenues moins fermées. C'est un cercle vertueux relève IDC qui les fait échanger davantage avec leurs dirigeants ou avec d'autre directions. Toutes n'entrent pas au Comex, dans 23% des cas elles siègent systématiquement, dans 57% lorsqu'un sujet informatique est au menu, dans 20% des cas elles n'y ont pas leur place.
En revanche,  la DSI est plus associée aux projets de l'entreprise : refonte du SI, outsourcing, fusion/acquisition. En amont de ces projets répondent 78% des dirigeants, aux principales étapes de delivery pour 46%, dans la phase de négociation pour 22%, au terme du projet dans 31% des cas.
« Avant, l'informatique était une boîte noire, un département spécialisé, un centre de coût, note Guy Mamou-Mani, Président de Syntec Numérique qui a commandé l'étude. Pour le dirigeant, il fallait y passer. La DSI se constituait un peu en baronnie à partir de ses compétences. Avec le numérique, les dirigeants s'approprient ce sujet comme un vecteur de performance de l'entreprise, le numérique s'ouvre. Ce n'est plus un outil comme un autre, mais un outil de transversalité. »