Le spam, s'il est une préoccupation pour les internautes du monde entier, nuit avant tout aux utilisateurs des pays en voie de développement, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
De nombreux pays en voie de développement, essentiellement en Asie et en Afrique, ne disposent ni de la technologie ni de l'argent nécessaires pour combattre le flot croissant d'e-mails non sollicités. Il en résulte pour ces régions un service moins fiable et une défiance vis-à -vis d'Internet, autant d'éléments risquant d'accroître la fracture numérique.
Selon l'étude de l'OCDE, les mesures de sécurité et de lutte contre le spam prises par les FAI des pays émergeants sont laxistes et conduisent ces derniers à voir leurs réseaux fréquemment saturés par les auteurs de pourriels. De fait, les internautes peuvent se trouver dans l'impossibilité d'envoyer ou de recevoir le moindre e-mail. De plus, les connexions se font le plus souvent en bas débit : l'engorgement des réseaux augmentant le temps nécessaire à l'accomplissement d'une tâche, il engendre par conséquent un coût accru pour les utilisateurs.
Le rapport de l'OCDE indique également que la vulnérabilité des internautes est renforcée par le fait que ces derniers n'acquièrent que rarement les onéreuses licences des systèmes d'exploitation ou des antivirus, qui coûtent jusqu'à un mois de salaire local. Ils se tournent alors vers des produits moins chers, souvent piratés, qui sont non seulement difficiles à mettre à jour en l'absence de licences valides mais également une source de virus.
Au-delà de ces constats, l'OCDE a formulé plusieurs recommandations pour endiguer le flot de spam touchant les pays en voie de développement. En premier lieu, l'organisation encourage les gouvernements à adopter une législation anti-spam et les FAI à investir dans des technologies de filtre ou à confier cette tâche à des tiers. Les pouvoirs locaux doivent également mettre en place de larges campagnes d'information et d'éducation dans le but de réduire les risques liés à la propagation des virus contenus dans les spams.