Plus de cinq ans après leur engagement à s'attaquer à la couverture des zones blanches, les opérateurs de téléphonie mobile en sont presque au point de départ, ce qui ne les empêche pas de vanter leurs efforts en la matière, un exercice qui combine mauvaise foi et hypocrisie, avec le concours régulier des instances gouvernementales.
Christian Estrosi, l'actuel ministre de l'aménagement du territoire, qui avait inauguré son premier pylône de téléphonie mobile en zone blanche le 28 juillet dernier (un rituel quasi initiatique pour sa fonction) a ainsi indiqué qu'Orange, SFR et Bouygues se sont engagés à couvrir 500 communes sur les 3000 restant en zone blanche d'ici la fin de l'année. Ces travaux nécessiteront l'installation de 300 sites en 4 mois alors que seulement 82 ont été installées en 2004 et au début 2005. Au total 2087 sites relais restent à installer pour atteindre une couverture totale des communes françaises.
En fait les opérateurs sont largement parvenus à ignorer le plan zones blanches (qui prévoyait une couverture nationale à la fin 2004) préservant ainsi leurs marges en s'évitant de coûteux investissements. Leurs efforts de couverture ne seront en fait pleinement opérationnels que lors de l'entrée en vigueur de leurs nouvelles licences GSM, qui incluent de toute façon des clauses contraignantes en matière de couverture. Rappelons, pour ceux qui n'auraient pas suivi l'actualité récente, que les trois opérateurs ont démenti avoir formé un cartel pour se partager le marché de la téléphonie mobile en France... Pour les trois mille communes concernées par leur immobilisme c'est une certitude. La seule sonnerie qui y retentit reste celle des téléphones fixes.