Les grands actionnaires de Yahoo ont aussi investi dans Microsoft
Après le refus, par Yahoo, de son offre de rachat, Microsoft avait laissé entendre, la semaine dernière, qu'il pourrait bien s'adresser directement aux actionnaires du fournisseur de portail. Il n'avait certainement pas échappé à l'éditeur de Redmond que nombre des investisseurs institutionnels de Yahoo possédaient également des parts dans son propre groupe. Ils sont près de 90% dans ce cas, selon Reuters qui cite RiskMetrics, société spécialisée dans l'analyse du risque financier. Parmi eux figurent la majorité des vingt plus gros actionnaires de Yahoo, des sociétés qui, en outre, ont investi de façon encore plus conséquente dans Microsoft. Voilà donc des vendeurs potentiels qui n'ont pas particulièrement intérêt à ce que l'acquisition de Yahoo soit trop surévaluée.
Rappelons que Microsoft a offert 31 dollars par action, ce qui, le jour de la proposition, surpassait de 62% le niveau de l'action Yahoo, la société de Jerry Yang faisant face, ces derniers mois, à des difficultés financières. Depuis le début de l'offre d'achat, le cours de cette action a sensiblement remonté tandis que celle de Microsoft baissait : respectivement 29,58 dollars et 28,39 dollars à la clôture de vendredi soir.
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Legg Mason, numéro deux dans la liste des actionnaires les plus importants de Yahoo, s'est déjà dit favorable au rachat, mais à un prix plus élevé. Bill Miller, l'un de ses gestionnaires, avait estimé que le juste prix s'établissait à 40 dollars l'action. Mais RiskMetrics rappelle que Legg Mason a investi davantage dans Yahoo que dans Microsoft. « Ne vous attendez pas à ce que les autres grands actionnaires de Yahoo suivent Bill Miller », estime la société d'analyse financière dans un récent rapport, toujours cité par Reuters.
Les investisseurs ayant également des intérêts dans Microsoft vont plutôt chercher à éviter une surenchère qui pourrait minorer les bénéfices attendus de cette fusion entre les deux acteurs.
Rappelons que Microsoft souhaite racheter Yahoo pour renforcer ses positions sur le marché de la publicité en ligne. Sur ce secteur, son portail Web MSN ne pèse que 5,2%, selon les estimations du cabinet eMarketer, contre 5,5% pour AOL, 15% pour Yahoo et 40,4% pour Google.