Aux Etats-Unis, un projet de loi présenté par un groupe bipartisan de 10 sénateurs pourrait presque faire doubler le nombre de visas H-1B que les entreprises peuvent obtenir chaque année pour recruter des salariés étrangers hautement qualifiés, parmi lesquels des professionnels de la technologie. La Loi sur l'immigration pourrait faire passer le nombre de  ces permis de travail  de 65 000 à 115 000 par an par an, volume pouvant augmenter ou se contracter en fonction des conditions économiques du marché.  Le nombre maximum de visas accordés serait alors de 300 000 par an.
La proposition, présentée ce mardi, a reçu les éloges de plusieurs entreprises IT et groupes industriels parmi lesquels Microsoft, TechAmerica, la CTIA (International Association for the Wireless Telecommunications Industry) et de la CCIA (Computer and Communications Industry Association).
 « Une réforme significative de l'immigration est essentielle pour permettre à nos entreprises  du secteur technologique de se démarquer face à leurs concurrents sur le marché mondial », a déclaré Kevin Richards, senior vice-président de TechAmerica senior chargé des relations avec le gouvernement fédéral, dans une lettre destinée aux promoteurs du projet de loi. « L'économie américaine pourra alors  bénéficier d'un accès à des compétences hautement qualifiés, des personnes nées à l'étranger  qui sont nombreuses à être scolarisées dans les collèges et universités américaines », a-t-il ajouté. Les limites actuelles du H-1B sont des restrictions arbitraires qui empêchent les entreprises américaines d'exploiter pleinement le potentiel des travailleurs étrangers. »
Des avis partagés sur la question
Le projet de loi - dont les partisans sont des sénateurs démocrates et également républicains-  permettrait également au plafond d'H-1B d'être relevé si celui-ci est atteint avant la fin de l'année. Ainsi, les étudiants étrangers inscrits dans les universités américaines pourraient  demander la résidence permanente, et cela exempterait les employés des sciences et  technologies de passer par l'étape de la carte verte.
« Cette proposition est une approche de bon sens pour faire en sorte que ceux qui sont venus ici pour être éduqués dans des domaines de pointe aient  la possibilité de rester ici avec leurs familles et contribuer à l'économie et à notre société », a pour sa part estimé Orrin Hatch, sénateur de l'Utah, dans un communiqué, ajoutant  « C'est une bonne chose pour les employés, pour les entreprises qui tentent de se développer, et également pour notre économie. »
Cette loi permettrait également d'utiliser les frais  liés aux visas H-1B et aux demandes de carte verte pour financer l'enseignement des sciences et la technologie et travailler à des  parcours de formation. Elle pourrait aussi faire disparaître le plafond annuel de 20 000  visas H-1B ciblant les diplômés d'études supérieures. « La loi, cependant, ne fait rien pour combler les lacunes du programme H-1B », a pour sa part déclaré Ron Hira, professeur de politique publique à l'Institut de technologies de Rochester,  critique de longue date par rapport à ce type de visa  «C'est un mauvais projet de loi pour les employés américains de la technologie et pour les étudiants », considère-t-il.   Cela élargit considérablement un programme profondément vicié qui nuit aux possibilités d'emploi des travailleurs américains et à  leurs salaires ».
Un programme sur l''immigration présenté par Barack Obama Â
« Ce projet de loi n'est pas bon pour les étudiants américains, les employés du secteur IT et les  entrepreneurs », considère également Jeffrey Oleander, un ancien analyste systèmes et  ingénieur logiciel installé en Floride. « Il aggrave  la déferlante de main d'oeuvre étrangère  jeune, flexible et low cost  et draine, dans le même temps, des sources potentielles d'investissement», a-t-il ajouté.
Jeffrey Oleander a donc demandé au Congrès de plafonner le nombre de  visas H-1B à 15 000 par an « jusqu'à ce qu'on atteigne le plein emploi » dans les sciences et la technologie.
Un autre groupe de sénateurs a annoncé un projet de réforme globale de l'immigration lundi. Le président Barack Obama a également présenté son propre programme sur l'immigration, mardi.
Lors d'un discours à Las Vegas, ce dernier a fait remarquer que des immigrants avaient contribué à fonder Google, Yahoo, Intel et Instagram. Il a appelé le Congrès à trouver un moyen pour que les 11 millions d'immigrants illégaux se trouvant aux États-Unis deviennent des citoyens à part entière et à aider les étudiants étrangers qui étudient l'ingénierie et  l'informatique à rester aux Etats-Unis après avoir obtenu leur diplôme.
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