(Source EuroTMT) Ce n'est pas que l'avenir de la planète soit devenu moins important, mais entre les impératifs économiques et la « green attitude », chacun s'est aperçu qu'il y avait des urgences plus actuelles à traiter. En l'occurrence, pour les opérateurs de téléphonie mobile, le risque à court terme, c'est de voir leurs réseaux saturés à la suite de l'explosion du trafic de données. Que l'on en juge, selon l'association des fournisseurs de solutions mobiles, le GSA, le trafic mobile mondial va être multiplié par 9 dans les quatre ans qui viennent ! Le volume de données devrait ainsi passer d'un peu plus de 2 Exaoctets cette année à plus de 18 Exaoctets en 2014. La raison de cette explosion est liée à l'appétence des consommateurs pour les smartphones et autres clés 3G ou tablettes. Pour mémoire, 60 millions de ces terminaux ont été vendus au deuxième trimestre 2010 dans le monde.Â
C'est ainsi que, paradoxalement, après avoir déploré le démarrage tardif de la 3G, les opérateurs en sont maintenant à se demander s'ils vont pouvoir tenir le rythme. Les équipementiers en profitent pour se repositionner face à ce nouveau défi. Notamment en expliquant aux opérateurs que tous leurs problèmes ne viennent pas forcément de la bande passante, mais aussi du coeur de réseau et donc qu'une solution logicielle peut parfois suffire.Â
Une prise de conscience et des solutions
En juin dernier, Nokia-Siemens en avait fait son credo. C'est désormais au tour du chinois Huawei de présenter sa solution en la matière baptisée Smart Signaling Solution. « Le principe est de réduire le nombre de messages de signalisation [Environ une trentaine de messages en téléphonie mobile contre 4 dans la téléphonie fixe, NDLR] qui transitent entre le smartphone et le réseau. Or ces messages passent très fréquemment : dès que l'on réveille un terminal qui est en veille (se déclenchant au bout d'environ six secondes) ou même lorsque le téléphone est simplement allumé sans utilisation du service de données. Car il continue de communiquer avec les serveurs. Cette signalisation crée donc de la charge sur le réseau et a un impact important sur les performances de la batterie » explique Michael Jolly, Directeur Solutions chez Huawei.Â
L'équipementier a donc travaillé sur une solution permettant de diminuer d'au moins 40 % la signalisation. La Smart Signaling Solution propose de placer le téléphone en mode Cell-PCH avant que le terminal ne se mette en veille, réduisant ainsi le nombre de messages qui transitent sur le réseau et améliorant jusqu'à 98 % la performance des batteries, selon le fournisseur. Pour distinguer leur solution de celle de la concurrence, les ingénieurs de Huawei expliquent qu'elle peut s'appliquer à quasiment tous les smartphones du marché en fonction de la configuration mise en place par l'opérateur. Un opérateur, bien sûr qui doit déjà avoir du matériel Huawei à l'image du singapourien Starhub qui selon l'équipementier chinois aurait réduit de 56 % sa signalisation grâce à la Smart Signaling Solution sans devoir investir sur de nouveaux RNC (Radio Network Controller). Quant aux clients français de Huawei (Bouygues Telecom et SFR), ils seraient intéressés par la solution, mais difficile d'en savoir plus pour le moment.
Les équipementiers se lancent dans l'optimisation des réseaux mobiles
Si les années 2008 et 2009 ont été pour les équipementiers télécoms l'occasion de mettre en avant des solutions « green » censées aider les opérateurs à réduire leur impact carbone, il apparaît que depuis cette année, le discours s'est plutôt orienté vers l'optimisation des réseaux.