Les développeurs ont maintenant davantage de latitude pour choisir le langage qui convient le mieux à l’usage qu’ils veulent en faire. Les entreprises peuvent ainsi déployer une stratégie de programmation polyglotte, note la Fondation Cloud Foundry à l’issue d’une enquête conduite à sa demande par ClearPath Strategies (*). Avec la conception d’applications natives dans le cloud, les développeurs vont retenir le langage qui supportera le mieux leurs besoins fonctionnels et cela peut se faire tout en limitant la complication qu’induit le support de différents outils. La conséquence, c’est que les équipes de développement et opérationnelles peuvent travailler ensemble plus rapidement, indique l'étude.
En outre, les équipes constituées de développeurs « multilingues » élargissent les possibilités de recrutement pour les entreprises. Et de fait, elles sont de plus en plus nombreuses à adopter « une stratégie polyglotte pour atteindre leurs objectifs », indique ClearPath. La flexibilité des pratiques cloud-native permet de prendre ses distances avec l’approche monolithique qui étaient employée sur les applications existantes (legacy) pour se tourner vers une informatique « flexible, portable et interopérable ».
Java et JavaScript toujours devant
Cela dit, sur les neuf derniers mois, il ressort que Java et JavaScript restent les deux langages dominants dans les entreprises. D’autres classements équivalents – mais qui ne sont pas exclusivement ciblés sur les entreprises - mettent également ces deux technologies en tête. Le cabinet d’analyse RedMonk, par exemple, place JavaScript en 1er et Java en 2ème. Tiobe, en revanche, met bien Java en 1er mais relègue JavaScript en 8ème position. D’autres différences apparaissent dans l’étude commandée par Cloud Foundry. Au total, les responsables interrogés sur les langages utilisés dans leurs entreprises en ont cité plus de 25, mais la moitié d’entre eux seulement sont exploités de façon significative.
En 6ème position derrière des langages les plus utilisés, PHP présente un taux de citation inchangé depuis le dernier sondage, à 22%. (Crédit : Cloud Foundry/ClearPath Strategies)
Une précédente enquête avait été menée par Cloud Foundry en novembre 2017, ce qui permet d’évaluer les évolutions. Java et JavaScript se maintiennent et, même, ils progressent légèrement par rapport à mars. Ils se détachent nettement des autres avec respectivement 58 et 57% de citations dans les réponses. En 3ème position, C++ sort du lot aussi puisqu’il gagne 1 point, à 46%, et qu’il distance toujours les langages suivants d’une bonne longueur. En effet, derrière lui, l’usage de C# est descendu de 2 points, à 26%, et celui de Python de 5 points à 25%. Ce qui peut paraître surprenant pour Python que les autres classements voient au contraire progresser, Redmonk allant jusqu’à le placer en 3ème position et l’indice Tiobe à la 4ème place. Cela dit, un indice comme Tiobe est publié tous les mois, ce qui fait apparaître des tendances plus récentes.
Des usages européens conformes à la moyenne
Plus l’entreprise est importante, plus elle utilise de langages. On voit donc davantage Python et C# parmi les grandes structures. Mais cette tendance à utiliser de multiples langages est un « phénomène nouveau, puisque historiquement, les plus grandes entreprises ont pratiqué un contrôle plus strict sur leurs processus, particulièrement en production » note l’enquête de Cloud Foundry. Le développement natif dans le cloud a donc bien transformé les approches. La comparaison entre les différents continents montre un classement européen en cohérence avec le classement général des langages, si ce n’est un usage moindre du C++ en Allemagne. En revanche, il apparaît que les Etats-Unis font un usage accru de Javascript, qui monte à 67%, tandis que l’Asie, en pointe sur Java comme les autres régions (à 58% donc) s’appuie davantage sur C++, à 52%.