L'Organisation mondiale du commerce (OMC) estime que les craintes liées aux délocalisations de services sont exagérées.
L'OMC indique dans son «Rapport sur le commerce mondial 2005» que «les effets des délocalisations d'emplois dans les services sont beaucoup plus grandes dans la perception populaire que dans la réalité de la production, de l'emploi et des échanges». L'organisation, présidée par Pascal Lamy, fait ainsi valoir que les services informatiques délocalisés ont généré un chiffre d'affaires de 45Md$ en 2003, soit moins de 10% des exportations mondiales de services aux entreprises. Quelques jours après la présentation d'un rapport parlementaire par le président de la commission des finances à l'Assemblée nationale, prévoyant quelque deux cent soixante-dix mille emplois menacés par les délocalisations pour le seul territoire français d'ici 2010, l'OMC estime que «le nombre d'emplois affectés est faible par rapport au niveau général de l'emploi des pays développés».
Mieux, explique l'institution, le cercle vertueux des délocalisations profitera, à terme, aux pays industrialisés. Dans une logique qui lui est propre, l'OMC considère que, sous réserve d'une souplesse suffisante des marchés de l'emploi, «la productivité et les bénéfices augmenteront, et les pertes d'emplois délocalisés devraient être compensées à moyen terme par une augmentation de l'emploi et peut-être une hausse des salaires».
Les treize mille salariés d'IBM «remplacés» par quatorze mille Indiens seront ravis de lire ces nouvelles encourageantes.