55 % des entreprises dépensent plus que l'année dernière pour le cloud, et près d'un quart d'entre elles (24 %) qualifient cette augmentation de « significative », selon une étude menée par Vertice, une société britannique spécialisée dans la maîtrise des coûts du cloud et du SaaS. Seules 5 % des entreprises indiquent que leurs budgets cloud ont baissé par rapport à l'année précédente, et uniquement 1% d'entre elles sont parvenues à réduire cette enveloppe de façon significative.
Vertice estime que la croissance moyenne des dépenses consacrées au cloud s'élève à 35 % d'une année sur l'autre. Certes, une partie de cette augmentation est justifiée ; elle correspond à de nouveaux usages ou à une croissance des besoins. Mais une autre l'est moins, comme le souligne l'étude du cabinet britannique, qui évalue à un tiers la part des dépenses cloud qui sont gaspillées, en raison de ressources inutilisées, sous-utilisées ou de choix d'architecture mal optimisés. « La plupart des fournisseurs proposent des incitations pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix possible, mais il s'agit souvent d'un processus complexe qui nécessite une connaissance approfondie du cloud et un niveau d'expertise technique qui n'est pas toujours à la portée d'un directeur financier », constate le cabinet.
Tensions entre la DAF et la DSI
Conséquence : les directions financières commencent à se lasser de cette situation et entendent reprendre en main sur des dépenses qui se justifiaient dans la période de croissance des budgets technologiques qui a suivi la crise du Covid, mais qui, désormais, apparaissent moins légitimes. Selon Vertice, les responsables financiers sont presque trois fois plus susceptibles d'être préoccupés par les coûts du cloud que leurs homologues de la DSI. Et, pour 55 % des responsables financiers, les dérapages des dépenses cloud sont dus à un manque de transparence de la part des responsables IT. 44 % d'entre eux affirment notamment ne pas avoir de visibilité sur les coûts.
L'étude de Vertice, basée sur les réponses de 600 responsables financiers et IT aux États-Unis et au Royaume-Uni interrogés en août, montre une tension grandissante entre les deux départements sur ce sujet des budgets cloud. Car si les DAF ciblent les dépenses cloud et les abonnements SaaS parmi leurs trois priorités de réduction des budgets technologiques, les décideurs IT estiment, de leur côté, que les financiers n'ont pas les capacités pour s'immiscer dans ces dossiers. Seul un leader IT sur cinq estime que ses homologues de la direction financière comprennent bien ce qu'est le cloud.