Le marché PC va peut être mal, mais celui des Chromebook se porte bien. Très bien même au regard des derniers chiffres publiés par le cabinet d'étude Gartner. Cette année, les livraisons d'ordinateurs portables sous Chrome OS sont ainsi attendues en progression de 18% par rapport à l'année dernière d'après Mikako Kitagawa, analyste au Gartner. Ce segment de marché sera d'ailleurs l'un des rares du marché des postes de travail (fixes et mobiles) à sortir la tête de l'eau. Actuellement Acer, HP et Dell font partie des plus grands vendeurs de Chromebook.
En 2015, les ventes de Chromebook ont totalisé 6,5 millions d'unités, et devraient donc avoisiner les 7,7 millions cette année. Près d'1,65 million de Chromebook ont été livrés au premier trimestre 2016, en attendant les chiffres du deuxième trimestre qui ne sont pas encore tombés. Ce segment de PC portables constitue toutefois une infime part du marché PC global qui devrait atteindre les 290 millions d'unités en 2016. En dehors des Chromebook, seuls les terminaux Windows 2 en 1 ainsi que les PC taillés pour les jeux vidéo sont aussi en croissance.
90% des Chromebook livrés en Amérique du Nord
Les Chromebook vont continuer à bien se vendre en Amérique du Nord, où 90% des unités ont été livrées en 2015. Le deuxième plus grand marché a été l'Europe de l'Ouest. En revanche, les Chromebook ne se sont pas bien vendus en Amérique du Sud, Asie et Afrique, a indiqué M. Kitagawa. La connectivité constitue un gros problème pour les marchés émergents, et c'est pourquoi ces types de portables affichent de faibles scores toujours selon l'analyste du Gartner.
D'autre part les Chromebook ne peuvent pas facilement être trouvés en dehors de l'Amérique du Nord. La disponibilité en Chine est famélique, un pays qui est portant le deuxième marché mondial des PC, a fait savoir M. Kitagawa. Cependant, dans quelques pays comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande, il apparaît que les utilisateurs commencent à comprendre comment les Chromebook peuvent être utilisés du mieux possible. Il y a donc toujours un espoir pour ces terminaux finissent par se vendre aussi ailleurs qu'en Amérique du Nord.
Pas encore positionnés pour remplacer les PC Windows
Les Chromebook ont investi le marché des ordinateurs à bas coût, portables et légers, le tout en étant conçus pour un usage web. Faisant tourner Chrome OS et dotés d'une capacité de stockage limitée, la plupart des applications requièrent une connexion Internet pour fonctionner.
L'Education est le plus grand marché pour les Chromebook, achetés par des étudiants et installés dans des salles de classe. Les capacités de connectivité sans fil sont disponibles dans la plupart des institutions scolaires aux Etats-Unis et au Canada, et les PC ne sont pas chers et faciles à maintenir, a précisé Mikako Kitagawa. Il existe une très grande opportunité pour voir les Chromebook se diffuser dans d'autres marchés professionnels et grand public bien qu'ils ne soient pas encore pour l'heure positionnés pour remplacer les PC Windows. D'ailleurs, les entreprises lui préfèrent de beaucoup la capacité de Windows à faire tourner hors ligne les applications, a expliqué M. Kitagawa. Pour autant, elles essaient de trouver des usages pour les Chromebook et pourraient être utilisés comme PC portable secondaire ou client léger pour des applications cloud internes.
L'apparition des apps Android pas encore un moteur d'achat
Pour ce qui est du marché grand public, les designs chatoyants et le positionnement low-cost constituent un levier d'attractivité des Chromebook, mais dans le marché professionnel peu de personnes les achètent pour remplacer les PC Windows. La clientèle grand public - particulièrement aux Etats-Unis - testent les Chromebook et l'usage en ligne mais se tournent vers Windows pour ce qui est des applications hors ligne. « Il y a eu beaucoup de retours de Chromebook au début mais c'est terminé à présent. Les gens ont compris », a fait savoir M. Kitagawa.
Google ajoute des fonctionnalités intéressantes comme la possibilité de faire tourner des apps Android sur les Chromebook, mais il est encore trop tôt pour voir si cela va avoir des conséquences sur les actes d'achats.