Les clients allemands de SAP obtiennent un sursis sur les tarifs de la maintenance
Les utilisateurs allemands et autrichiens de SAP ont obtenu de l'éditeur d'ERP qu'il maintienne, pour ceux qui le souhaitent, le contrat de maintenance Standard à 17% sur 2009.
La grogne persistante des utilisateurs allemands de SAP contre la hausse du coût de la maintenance annuelle annoncée en juillet (de 17 à 22% du prix initial des licences) aura finalement porté ses fruits. L'éditeur d'ERP -progiciels de gestion intégrés- va finalement permettre à ceux d'entre eux qui le souhaitent de conserver en 2009 leur contrat de maintenance Standard à 17%. Il en ira de même pour les clients autrichiens. De fait, ces entreprises avaient vu SAP mettre un terme à leur contrat de maintenance en cours pour les faire passer à la nouvelle formule, Enterprise Support. Une formule très enrichie, certes, comme le souligne constamment SAP, mais beaucoup plus chère (même si l'éditeur affirme que le client doit y trouver son compte dans la durée et faire baisser son coût total de possession).
La résiliation des contrats mal interprétée par certains clients allemands, selon SAP
Volker Merk, le patron de SAP Allemagne, a reconnu mardi dernier lors d'une conférence téléphonique, que la résiliation des contrats avait été mal interprétée par certains clients qui l'ont, en quelque sorte, ressenti comme une rupture de la relation de confiance qu'ils avaient avec leur éditeur. SAP explique, dans un communiqué cité par nos confrères d'IDG News Service, que les modifications apportées aux contrats existants s'appuient sur les législations en vigueur, différentes dans chaque pays. En Allemagne et en Autriche, il aurait ainsi fallu résilier les contrats existants pour faciliter le passage au contrat Enterprise Support.
C'était sans compter la levée de boucliers des utilisateurs locaux. Une centaine d'entreprises, parmi lesquelles Miele, Bahlsen ou encore Villeroy & Boch, se sont notamment regroupées pour protester contre cette politique de prix qu'ils jugent « irresponsable et injustifiée », selon l'édition locale du Financial Times. Jusque-là, SAP s'était montré inflexible, en dépit des offensives répétées des clubs utilisateurs pour qu'il révise la nouvelle tarification de son support. En novembre dernier, le Sugen, qui fédère ces clubs au niveau mondial, avait bien obtenu quelques aménagements (notamment l'allongement du support d'ERP 6.0 et la mise en place d'un contrôle de la satisfaction des utilisateurs), mais sans revenir sur la hausse programmée.
une action en recul de 2,90%
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Selon le DSAG, club des utilisateurs germanophones de SAP , les clients allemands et autrichiens vont avoir la possibilité de conserver leur ancien contrat ou d'y revenir pendant toute l'année 2009. Une décision qu'ils devront notifier d'ici le 30 mars prochain. SAP devrait sous peu leur écrire à ce sujet. Pour les clients qui choisiront de conserver le contrat Standard, l'augmentation de tarif n'interviendra alors qu'à partir du 1er janvier 2010 et se calera sur l'indice du coût de la main d'oeuvre (LCI, Labour cost index), un indice harmonisé au niveau européen.
Cet aménagement, qui se limite aujourd'hui à l'Allemagne et à l'Autriche, ne fait évidemment pas les affaires de SAP. L'éditeur voit la croissance de ses ventes de licences ralentir. Et les revenus de la maintenance représentent à eux seuls plus de 40% de son chiffre d'affaires (sur les neuf premiers mois de l'année). D'autant plus que l'arrangement proposé aux utilisateurs germanophones risque d'inciter les clients des autres pays à maintenir leur demande de révision de tarif. Conséquence directe ou non, l'action de SAP le 11 décembre à 14h53 avait enregistré un recul de 2,90% à 25,82 euros.
En France, l'augmentation du taux est progressive
En France, comme l'a rappelé fin novembre Lionel Schwirtz, directeur des ventes de maintenance chez SAP, dans un entretien avec CIO-online.com, « le taux de 22% ne concerne pour l'instant que les nouveaux acquéreurs de solutions SAP, les anciens clients de la maintenance à 17% bénéficiant d'une période d'adaptation où la maintenance va progressivement passer de 17 à 22%, aujourd'hui 18,3% », en soulignant que l'augmentation est donc « similaire à ce que l'on constate dans l'indice Syntec ».