Les clients Adobe témoignent de leur utilisation des RIA
Plus de 200 décideurs ont répondu présent à l'invitation d'Adobe, et ont assisté à la conférence sur les RIA (applications Internet riches) qui s'est tenue ce jour à la Défense. A la différence des conférences Max des semaines passées (à Las Vegas puis à Milan), l'objectif ce mardi était de parler à un public pas forcément technique, et ne connaissant pas toujours les solutions Adobe, en particulier AIR et Flex.
Plus que de technologie, il a donc surtout été question de la façon dont les RIA peuvent aider à rendre les applications d'entreprise plus efficaces, et les applications ouvertes au public plus à même de retenir leur attention et de les inciter à dépenser davantage. Plusieurs cas d'entreprise - Maaf, Etam (cf. page suivante), Gaselis, Orange... - ont illustré ces promesses.
La tâche de planter le décor a été confiée à Christian Fauré, de la SSII Atos Origin. Pour lui, « le Web est devenu la plateforme de l'industrie IT », ce qui a conduit à « une phase de désajustement », les entreprises devant adopter « le Web, son architecture, ses pratiques, ses usages ». Un moyen simple de le faire dans de bonnes conditions serait de passer par une réflexion sur les RIA.
Des données plus fiables et plus facilement compréhensibles
Premier avantage des RIA, indique Christian Fauré : l'ergonomie qu'elles proposent améliore la saisie des données, ce qui par conséquent en améliore la qualité. Or, dit-il, nous sommes passés, après « les ères du hardware, du software et du netware », dans l'ère du « dataware », puisque aujourd'hui ce sont les données qui symbolisent la richesse du patrimoine d'une entreprise. Les RIA sont aussi, a rappelé plus tard Adobe, une très bonne solution pour rendre le décisionnel beaucoup plus graphique et ergonomique (à l'aide notamment des composants Elixir d'Ilog). Or un décisionnel efficace repose avant tout sur des données de qualité, a souligné Christian Fauré, citant un ami : « Si tu as de la merde en bas, tu auras de la merde en haut. »
Des applications sous forme de flux, et des services découplés de la couche présentation
Les RIA imposent par ailleurs un nouveau type de collaboration entre IT et métier, ce qui leur est bénéfique, avance Christian Fauré. « Les RIA impliquent un effort de scénarisation », dit-il. Avec un client riche, les applications ne se présentent plus comme des successions de pages, mais « sous forme de flux ». Cette façon de prendre l'utilisateur par la main évite les écueils des applications transposées dans les navigateurs : écran blanc pendant qu'une page se charge, temps de chargement pouvant dépasser la seconde, impossible de revenir en arrière sans provoquer de comportement bizarre...
Autre avantage des RIA, elles induisent un découplage entre la couche présentation et la couche services, ce qui en fait les meilleures amies des architectures orientées services. Vivek Badrinath, directeur de la technologie chez Orange, a insisté sur ce découplage : c'est la base technologique sur laquelle l'opérateur compte s'appuyer pour son offre de convergence, qui doit faire travailler ensemble trois systèmes d'information différents, pour le fixe, le mobile et Internet. Orange propose d'ailleurs désormais une vingtaine d'interfaces vers des services qu'il offre, et que des développeurs (hobbyistes ou partenaires) peuvent librement utiliser, au sein de mash-up (applications composites).
Etam révolutionne le mode de fonctionnement de ses RH avec Flex
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Dans l'après-midi, Etam a bien illustré la façon dont une ergonomie moderne peut révolutionner le mode de fonctionnement d'une entreprise. Guy Chevreau, responsable des domaines RH et paye de l'enseigne, a mis en oeuvre Flex (qui s'appuie sur le Player Flash côté client) afin de permettre aux responsables de magasins d'agir eux-mêmes sur les données SAP. Aujourd'hui, a-t-il expliqué, les managers envoient chaque mois par fax des fiches papier au siège, où est effectuée la saisie. Ce qui prend du temps et engendre des erreurs - et devient de plus en plus handicapant au fur et à mesure que grandit l'entreprise (Etam compte 687 magasins en France, plus de 3600 dans le monde).
Le client riche change sa cinématique en fonction des règles de gestion
La solution retenue se compose de quatre éléments : l'application cliente sur le TPV (terminal point de vente) en magasin, conçue en Flex et déployable à distance ; le serveur de communication Blaze Data Services pour faire le lien avec Netweaver, le middleware SAP, et ce dernier qui communique avec l'application RH du progiciel. A la différence de ce qui se passerait en cas d'accès direct au progiciel, via une interface Web, par exemple, le responsable de magasin qui utilise l'application n'a pas besoin de connaître les règles de gestion de SAP : elles sont encapsulées dans l'application Flex. C'est elle qui valide ou non les saisies, et qui modifie son comportement (autrement dit la cinématique de l'application) en fonction des données saisies. Pour une embauche, par exemple, selon que l'employé est français ou non, pris en CDI ou en CDD, en temps partiel ou temps plein, les champs à remplir changent automatiquement.
De bonnes performances même quand tout le monde se connecte en même temps
Autre bénéfice de l'encapsulation des règles de gestion dans le client : les traitements sont exécutés en local, et les serveurs ne sont donc sollicités que pour un bref échange de données. Ce qui garantit les performances, alors même que tous les managers devraient se connecter en même temps : le matin, juste après l'ouverture, quand il y a encore peu ou pas de clients.
Dans le processus, le responsable de magasin conserve les mêmes attributions au niveau RH, indique Guy Chevreau, mais « il renforce son rôle managérial », puisque grâce à l'outil, il peut désormais savoir précisément où en est son équipe en termes d'heures effectuées ou de soldes de congés.
La décision d'utiliser Flex a été prise en juillet dernier, et le déploiement massif ne devrait pas intervenir avant mars, pour éviter aux gens d'avoir à s'adapter à un nouvel outil pendant les fêtes ou les soldes. Néanmoins, précise Guy Chevreau, les résultats déjà obtenus ont poussé Etam à réfléchir à d'autres pistes. Le même principe pourrait ainsi être appliqué pour suivre les stocks, afin de renseigner les clients sur la disponibilité d'un produit dans un magasin de la marque à proximité, par exemple.