Les cartes compétences et talents disponibles à l'automne
Les premières cartes de séjour « compétences et talents », destinées à favoriser l'immigration économique en France, devraient être délivrées en octobre. Reste qu'elles imposent le retour dans le pays d'origine « pour faire bénéficier ses titulaires de l'expérience acquise sur le territoire français ».
L'immigration « choisie », prônée par Nicolas Sarkozy, serait-elle en marche ? C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Brice Hortefeux, le 18 juillet dernier, lors des 'Journées de la coopération internationale et du développement'. L'occasion pour le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement d'annoncer que les premières cartes « compétences et talents », destinées à favoriser l'immigration économique en France, seraient délivrées en octobre prochain.
Destinée à faciliter l'accueil des étrangers dont « la personnalité et le talent constituent des atouts pour le développement et le rayonnement de la France », selon le texte voté l'été dernier sous l'impulsion de l'ex-ministre de l'Intérieur, aujourd'hui président de la République, Nicolas Sarkozy, cette carte d'une durée de trois ans, ne sera renouvelable qu'une seule fois. Elle oblige également son titulaire à retourner dans son pays d'origine « pour le faire bénéficier de l'expérience acquise sur le territoire français ». Un titulaire qui sera d'ailleurs tenu de participer à une action de coopération en faveur de son pays durant son séjour dans l'Hexagone.
Certains n'ont pas hésité à considérer cette initiative comme l'un des plus grands gadgets du projet de loi, et s'interrogent sur la manière dont vont être mesurées ces fameuses compétences et qui va les décider. D'ailleurs, la constitution de la Commission nationale des compétences et des talents, censée préciser les critères de sélection des lauréats, et qui devrait être présidée par un grand chef d'entreprise, reste encore à l'étude.
Recruter les étudiants des filières scientifiques
Le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement a profité de l'occasion pour préciser la politique qu'il comptait mener, souhaitant une immigration utile à la France et aux pays d'origine. Le but est qu'à terme, « l'immigration économique représente 50% des entrées à des fins d'immigration durable », le chiffre s'élevant à 7% aujourd'hui. Il trouve aussi que les filières généralistes sont "surreprésentées" et entend recruter davantage d'étudiants pour les filières scientifiques.
Enfin, pour répondre à ceux qui accusent la carte « compétences et talents » de participer au pillage des cerveaux , Brice Hortefeux a trouvé la parade : celle-ci « ne sera pas réservée à une élite de super diplômés, au contraire elle a vocation à bénéficier à des personnes qualifiées, alors même qu'elles n'auraient aucun diplôme ».