Actuellement, selon le Wall Street Journal, des banques comme JP Morgan Chase, Crédit Suisse, Royal Bank of Scotland, UBS et Citigroup mènent toutes des enquêtes en interne pour voir comment leurs employés utilisent les outils de communication en ligne. Partout dans le monde, les sites de messagerie instantanée sont largement utilisés par les plateformes de trading en support des opérations d'achat et de vente d'actions et de devises. Des dizaines de milliers de traders et de clients communiquent entre eux avec des outils de tchat identiques à ceux de la plateforme de Bloomberg.
Cependant, ces outils électroniques ont été mis sous surveillance accrue par les autorités de régulations des marchés. C'est le cas par exemple de l'Autorité de déontologie financière britannique Financial Conduct Authority (FCA) qui enquête depuis le mois dernier sur d'éventuelles manipulations des marchés des changes par des employés de banque. Ils soupçonnent certains traders d'avoir envoyé des messages instantanés à un groupe nommé le Club du Bandit ou le Cartel.
Échapper à des amendes pour manipulation de cours
Selon le Wall Street Journal, depuis le début de cette enquête, soutenue par les autorités de régulation d'autres pays comme la Suisse, Hong Kong et les États-Unis, plusieurs grandes banques ont suspendu certains de leurs traders. En interdisant l'utilisation des messageries instantanées et en menant leurs propres enquêtes sur le contrôle des communications électroniques de leurs salariés, elles espèrent ainsi éviter des amendes importantes des autorités de réglementation. JP Morgan a commencé à revoir ses règles de communication électronique en interne et devrait mettre en place de nouveaux modes d'utilisation d'ici à 2014. Récemment, pour diverses raisons, Citigroup a éloigné certains cambistes des outils de tchat Bloomberg et d'une plate-forme de communication interne, pour améliorer la sécurité des transactions.
Ce n'est pas la première fois que les autorités de régulation surveillent de près les communications entre les traders. Dans le récent scandale lié à la manipulation du taux d'intérêt interbancaire Libor, plusieurs banques se sont vues infliger des amendes records, plus d'1,5 milliard d'euros : leurs traders avaient utilisé le courriel et le tchat pour s'entendre sur une manipulation des taux des prêts interbancaires.