La France, par la voix du président de la République, a salué la fermeture par le FBI des sites de téléchargement et de streaming du groupe Megaupload. Le collectif de hackers Anonymous a très rapidement annoncé des représailles contre plusieurs sites Internet hexagonaux. La première victime a été le site de la présidence, Elysee.fr, où les pirates ont réussi vendredi dernier à placer leur slogan « We are legion ». Pendant le week-end, c'était au tour du site de Vivendi de tomber suivi par ceux des Ministères de la Justice et de la Défense. Hadopi n'a pas échappé aux attaques, même si pour les Anonymous, pirater le site de la Haute Autorité ne constitue pas une grande performance, car il l'a été à plusieurs reprises. Les attaques perpétrées par les Anonymous utilisent en général la méthode par déni de service par laquelle plusieurs milliers de connexions simultanées saturent les serveurs et les font tomber. Une autre méthode appelée défaçage, consiste à modifier le contenu de la page d'accueil du site.

Le dernier en date est le site modernisation.gouv.fr, comme le souligne nos confrères de Toulouse7.com, qui ont pu lire un message sur la page d'accueil qui indiquait : « La modernisation passe par la compréhension de la technologie. Anonymous se lève aujourd'hui contre la volonté du gouvernement français de tuer la liberté d'Internet ! Alors que l'innommable Trade agreement va être voté au parlement européen, Anonymous tient à rappeler au monde le goût de la liberté. La dernière attaque ignoble contre notre droit le plus sacré vient du gouvernement américain en collaboration avec la France. Rappelez-vous que vous n'êtes que nos employés, nous, citoyens, pouvons vous destituer à tout moment ». Le message a disparu, seule une annonce du site en maintenance est désormais visible sur la page d'accueil.

Attaques incontrôlables ou faux Anonymous ?

Il existe aussi parfois quelques dérapages dans les attaques. Ainsi, on peut citer le journal l'Express qui a vu son site piraté en réaction aux critiques formulées sur les Anonymous par son directeur de la publication, Christophe Barbier. Certains membres du groupe de pirates se sont empressés de se désolidariser de cette attaque indiquant que la presse était exclue de leurs cibles et que les attaques sont contraires à leur philosophie de défense de la liberté d'expression.

Les Anonymous ont aussi démenti, sur Twitter, les propos issus d'une vidéo diffusée sur YouTube (retirée depuis de la plateforme) promettant une offensive sur Facebook le 28 janvier prochain. Avec la multiplication de ses actions d'éclats, le groupe Anonymous est aujourd'hui confronté à son absence de structure formelle - on peut le comprendre quand il s'agit d'un collectif de hackers - et à une stratégie sans ligne politique vraiment claire.Les deux exemples précédents démontrent à la fois des dissensions au sein des Anonymous sur les cibles visées (avec une radicalisation de certains hacktivistes) ou alors la création d'un groupuscule bien décidé à décrédibiliser leurs actions. La suite des représailles donnera peut-être quelques éclaircissements.