C'est un fait bien connu de la communauté Apple, les machines du géant de Cupertino ont une belle durée de vie. C'est le constat que fait également notre confrère Dan Moren de Macworld. Il raconte sa surprise quand il a réalisé que son père travaillait sur le même Macbook depuis 2008. L'occasion pour lui d'explorer ce qui semble être devenu une stratégie de plus en plus visible d'Apple. Pour le comprendre, il suffit de regarder de plus près les caractéristiques requises pour le prochain OS X « El Capitan » qui fonctionnera même sur les iMac de 2007. Mais ces pré-requis étaient déjà ceux de son prédécesseur, Yosemite. Il en était de même sur Mavericks ou sur Mountain Lion. Finalement, les exigences de base des derniers OS X n'ont pas bougé depuis 5 ans. De façon surprenante, les pré-requis n'ont pas beaucoup évolué non plus du côté d'iOS, l'OS mobile de l'iPhone, malgré l'évolution fulgurante du marché des smartphones. Le prochain IOS 9 fonctionnera sur des appareils datant de 2011, tel que l'iPhone 4S ou l'iPad 2. Bien entendu, savoir s'ils fonctionneront bien avec ce nouvel iOS reste une question en suspend.
Séduire plutôt que forcer
Ce sont là deux exploits d'ingénierie, mais à première vue, ils semblent également être pour le moins contreproductifs. Après tout, Apple gagne de l'argent quand les utilisateurs achètent de nouvelles machines. Si après 7 années d'usage, ses ordinateurs peuvent toujours être exploités avec les dernières fonctionnalités, comment motiver les acheteurs à renouveler leur machine ? La réponse est simple : en promettant de meilleurs performances. Et par ailleurs, l'odeur du neuf avec de belles machines brillantes séduit toujours. Même si le dernier OS X pourra fonctionner sur un vieil ordinateur, celui-ci sera limité par ses fonctionnalités désuètes. Il ne pourra pas exploiter les derniers standards WiFi et n'intégrera pas la fonction Handoff qui permet de démarrer une tâche sur le Mac et de la finir sur l'iPhone ou l'iPad, pour ne citer que ces exemples.
Le consommateur se sent souvent forcé à l'achat de nouvelles machines, avec une stratégie généralement primaire : « Ce modèle ne supporte pas la mise à jour ? Achetez donc le nouveau ! », ironise Dan Moren, mais c'est l'inverse de ce que fait Apple, en séduisant le client plutôt qu'en le forçant. Evidemment, l'utilisateur qui conserve son vieux Mac en installant le nouvel OS risque de rester sur sa faim et finalement, voudra sans doute faire évoluer sa machine, et cela, Apple le sait bien.
Des mises à jour gratuites pour une diffusion de masse
Par ailleurs, en permettant à plus d'utilisateurs d'adopter ses dernières versions de systèmes d'exploitation, Apple réduit les craintes des développeurs. Ainsi, ils sont moins frileux à l'idée de développer des logiciels qui inciteraient à migrer vers un nouvel OS X, tant qu'ils savent que ça ne réduit pas leur cible. C'est aussi l'une des raisons qui explique pourquoi les mises à jour d'Apple sont gratuites.
Il y a, par ailleurs, un élément de sécurité qui intervient : en maintenant à niveau les vieilles machines, Apple s'assure qu'elles soient toutes à jour face aux nouvelles menaces. Les utilisateurs se sentent alors libres d'utiliser leur machine aussi longtemps qu'ils le désirent, tant qu'ils se limitent à usage basique comme du traitement de texte et à la gestion de quelques mails. L'auteur de l'article est lui d'un autre style : « Les gens comme moi, qui ont eu 7 iPhone différents en 8 ans en profitent également ». En effet, le marché de l'occasion est dynamique et la cote des machines Apple ne décroche pas, ce qui fait les affaires de tous.