IDTGV est une filiale à 100% de la SNCF assurant du transport de voyageurs à bas coût sur des liaisons de plus de trois heures à partir de la région parisienne. Pour assurer 10 000 trains par an pour 330 000 voyageurs/mois, elle utilise du personnel et du matériel SNCF mais propose, six mois à l'avance, des tarifs à partir de 19 euros le trajet. De tels tarifs ne sont possibles que par le recours exclusif au 100% numérique, notamment la vente de billets uniquement via le web et les applications mobiles. Comme les trains sont ceux de la SNCF, la personnalisation « IDTGV » doit être réalisée en quelques minutes sur les quais des gares. La vraie différence sera sensible via le service proposé qui satisfait 89% des voyageurs. Notamment, il n'y a pas d'opérations de contrôle des titres de transport à bord, le contrôle étant réalisé à l'embarquement.

Depuis 2004 et le lancement du service, les titres étaient des billets à imprimer chez soi et comportant un code-barres. Ils étaient contrôlés à l'embarquement avec un PDA industriel durci fourni par Motorola. Or le terminal était clairement obsolète et ne permettait pas de s'adapter aux nouvelles formes de titres de transport : codes-barres sur l'écran d'un smartphone (et plus imprimés), cartes RFID, etc. Changer le terminal obsolète était donc nécessaire.

Plus de PDA durci mais une phablette grand public

Par ailleurs, un matériel durci industriel coûtait cher. Ce type de matériel est, de plus, toujours en retard par rapport aux terminaux ordinaires et son renouvellement au fil des années n'est pas toujours simple. « Nous avons donc opté pour un terminal grand public sous Android : trois fois moins cher, plus moderne et fournissant un meilleur service » indique Fabrice Flottes de Pouzols, DSI d'IDTGV. L'expérimentation a été faite avec des Samsung Galaxy Note 1, le déploiement avec des Galaxy Note 2 et il est possible de renouveler le parc avec des Galaxy Note 3 ou des modèles ultérieurs. Fabrice Flottes de Pouzols précise : « nous avons consulté nos salariés et le format phablette a semblé idéal. De plus, Android est une technologie ouverte et évolutive. »

Le Galaxy Note est cependant associé à une coque comportant une batterie supplémentaire et des capteurs permettant de scanner tous les types de titres de transport. Les agents sont également dotés d'un terminal de paiement électronique (TPE) Ingenico qui a évolué à la demande de la SNCF pour imprimer tous les documents nécessaires comme un billet de train acheté à bord. Les TPE et les phablettes sont reliés par Bluetooth sécurisé, les phablettes étant dotées du logiciel d'encaissement adapté.
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Un terminal dédié et sécurisé

La phablette a été doté d'applicatifs développés spécifiquement en java par une SSII suisse spécialisée. Cette application permet non seulement d'assurer l'enregistrement des passagers lors de leur embarquement, même si le passager n'a qu'un numéro de dossier et pas un billet complet, mais assure également toute une série d'autres services. Par exemple, elle permet de recevoir en mode push des alertes sur les incidents impactant la liaison ferroviaire. Une vue 3D permet à l'agent de visualiser les places libres ou pas, de repérer l'identité de chaque passager et d'accéder à son dossier voire de savoir qu'Untel fête ce jour là son anniversaire. S'il reste de la place, l'agent peut ainsi, par exemple, faire un geste commercial et offrir le surclassement en première classe.

La solution est temps réel mais peut cependant fonctionner en mode déconnecté en cas de coupure de réseau. Elle permet d'éviter les doubles embarquements avec un même billet.
Mais la phablette ne remplace pas le smartphone des contrôleurs (ASCT : agents de service commercial train). Notamment, elle ne permet pas de téléphoner. Elle est connectée à un réseau mobile privé sécurisé fourni par SFR. Le terminal lui-même est également sécurisé par le MDM Soti Mobil Control. Les agents n'ont pas la possibilité d'y ajouter des applications non-autorisées.

Les premiers tests ont été menés entre juillet et fin 2013. Des réunions de travail avec des utilisateurs tests ont permis d'adapter l'outil. Le déploiement des 500 terminaux en production s'est opéré à partir de mars 2014. Le coût total du projet n'a pas été dévoilé.