Alors qu'Altares s'est félicité d'avoir vu les retards de paiement de l'ensemble des sociétés françaises passer à moins de 11 jours en moyenne, avec 43,4% (+7,4%) des factures réglées en temps et en heure, au deuxième trimestre 2017, les éditeurs et les prestataires de services IT s'avèrent bien moins ponctuels trois mois plus tard. Dans son dernier observatoire des comportements de paiement des entreprises, le cabinet d'études a noté que les acteurs de l'IT n'avaient été que 24,7% à régler leurs factures en temps et en heure avec un retard moyen de 12,7 jours entre avril et juin. La tendance est même à la dégradation puisque de janvier à mars, 25% d'entre eux avait respecté les délais pour un retard moyen de 11,9 jours. « Nous avons toujours observé des délais de paiements plus longs dans le secteur de l'IT. Et sur plusieurs années, la situation n'évolue pas », fait remarquer Thierry Million, directeur de recherche d'Altares.
Les longs délais en augmentation d'un point
Si les délais de paiement tendent globalement à se réduire dans l'économie française, dans l'IT, la tendance est en effet stable. Au deuxième trimestre 2014, par exemple, Altares comptait 24% de bons payeurs, soit 0,7 points de moins que trois ans plus tard. « Depuis plusieurs années, les chiffres tournent autour de cette valeur sans qu'il n'y ait d'évolution franche, en bien ou en mal », déclare le dirigeant qui note toutefois quelques dégradations sur les longs délais de paiement à courts termes.
Selon lui, 5,2% des entreprises de l'IT ont payé avec plus de 30 jours de retard, le seuil critique identifié par Altares au-delà duquel il devient de plus en plus probable que le montant ne soit jamais réglé. « Au premier trimestre, elles n'étaient que 4,4% à dépasser cette limite. L'augmentation des longs délais de paiement traduit une certaine instabilité dans ce secteur », déclare Thierry Million. Ce dernier note toutefois que le taux de longs retards est moins élevé qu'au niveau national (6,5%). Il fait par ailleurs remarquer que les problématiques de paiement des entreprises IT ne sont pas entièrement de leur fait.
La souscription pour régler le problème ?
« Si elles mettent du temps à payer leurs fournisseurs, c'est aussi parce que les entreprises de l'IT peinent à se faire payer », déclare le dirigeant. D'après lui, les services informatiques passent souvent comme une dépense secondaire pour les clients. De fait, ces derniers mettent plus de temps à les payer que d'autres frais comme les salaires, l'électricité ou les impôts. Le mode de facturation, qui s'appuie encore beaucoup sur des paiements au forfait, n'aide pas non plus les acteurs de l'IT à avoir une trésorerie soutenue. « Il y a un décalage entre les rentrées et les sorties d'argent qui les incitent à repousser ces dernières », déclare le dirigeant. En ce sens, il estime que l'évolution du marché IT vers des paiements mensualisés avec la souscription va sans doute permettre à la situation de s'améliorer.