Peut mieux faire. C'est en substance la conclusion que l'on peut tirer sur la France de la dernière étude commandée à IDC par la BSA sur le taux d'utilisation de logiciels sans licence dans le monde. On y apprend que cette proportion atteignait encore 34% l'an dernier dans l'Hexagone. Cela reste beaucoup comparé à la moyenne de l'Europe occidentale (28%). Mais là où la France se distingue très positivement de l'ensemble des autres pays de l'ouest du vieux continent, c'est sur la baisse record du taux de logiciels non conformes qui y a été enregistrée. En 10 ans, celui-ci a reculé de 13 points, dont -2 points entre 2013 et 2015. Malgré tout, le pays reste celui où le marché des applications illicites est le plus important en valeur dans la région avec une estimation de 1,8 Md€ en 2015.
La baisse des ventes de PC et le SaaS contribuent à l'amélioration
« Plusieurs facteurs recensés par IDC dans ce rapport expliquent l'amélioration sur le marché français, comme le recul des ventes de PC grand public ou l'augmentation des abonnements aux logiciels cloud et SaaS », indique Quang-Minh Lepescheux, le président de la BSA en France. Ce dernier estime également que les efforts déployés par l'organisation qu'il dirige, en collaboration avec l'Afnor, ont aussi permis de sensibiliser les entreprises aux bonnes pratiques de gestion des actifs logiciels. Ce partenariat a notamment débouché sur la définition d'une norme SAM (Software Asset Management) dans l'Hexagone. Toujours prompt à utiliser des arguments économiques pour faire comprendre aux entreprises qu'elles ont tout intérêt à surveiller la conformité des logiciels installés sur leur SI, la BSA argue que les applications piratées favorisent les cyberattaques et que celles-ci ont fait perdre 350 Md€ aux sociétés qui en ont été victimes partout sur le globe l'an dernier.
Valeur commerciale des logiciels non conformes dans le monde en 2015. ('Source : IDC / BSA).
39% de logiciels piratés dans le monde
Dans le monde, le taux de logiciels non conformes atteignait 39% en 2015. Les proportions les plus élevées ont été enregistrées en Asie-Pacifique (61%) puis en Europe Centrale et de l'Est (58%) et enfin en Afrique et au Moyen-Orient (57%). Dans ces trois régions du monde, ces pourcentages ont respectivement baissé d'un point, de trois points et de deux points par rapport à 2013. Le recul n'a été que d'un point en Europe de l'Ouest. Au final, c'est encore l'Amérique du Nord qui fait figure de meilleur élève avec un taux d'utilisation de logiciels illicites de 17%. Toutefois, le manque à gagner pour les éditeurs y est impressionnant puisque l'usage d'applications sans licences les a privé de 8,7 Md€ de revenus l'an dernier.