Le 15 juillet 1914, la société ITR, International Time Recording, s'implantait en France. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais comme nous l'a rappelé Alain Benichou, président d'IBM France, c'est la première émanation de l'entité qui allait justement devenir IBM France (le 5 octobre 1948 très exactement). Cette société américaine avait en effet choisi la France pour sa première implantation internationale. Il n'était bien sûr pas encore question d'ordinateurs et de cloud mais de la fourniture de systèmes de mesure du temps pour aider les manufactures à améliorer la productivité dans les ateliers et de machines statistiques à cartes perforées. Et parmi les premiers clients, on trouve SKF, les Chemins de Fer du Nord et Renault, nous a rappelé Alain Benichou. Toutes ces informations - et plus encore - sont disponibles sur le site cara-IBM.org.
La célébration, avec un peu d'avance, de cet anniversaire, était donc l'occasion de discuter de l'actualité d'IBM France avec une brochette de journalistes. Comme nous vous l'avons déjà précisé, Big Blue fonde toujours de grands espoirs sur l'informatique de demain avec son système cognitif Watson, notamment dans le secteur des centres d'appels. Une grand banque américaine qui dépense environ 1,8 milliard de dollars par an pour son call center travaille avec IBM sur un proof of concept pour considérablement réduire sa facture avec l'aide d'une solution reposant sur la plate-forme Watson, nous a indiqué M.Benichou. Et même si ce système cognitif n'est pas encore disponible en français (l'espagnol est attendu après la langue anglaise), Orange regarde déjà avec intérêt cette solution pour également diminuer les coûts inhérents à ses centres d'appel, dont une bonne partie sont pourtant déjà délocalisés au Maroc (voir rapport du député Marc Le Fur). « Watson, on l'aura en français en 2015, après la version espagnole » nous a toutefois assuré le dirigeant.
SoftLayer s'installe à Clichy chez Global Switch
Pour les affaires du cloud et notamment l'implantation de SoftLayer en France, M.Benichou nous a confirmé que le centre de Global Switch à Clichy accueillera bien en juillet sa plate-forme IaaS pour accompagner les clients français dans leur transformation numérique. Trois solutions d'hébergement seront proposées par SoftLayer : virtual public, virtual privé et physique (une offre 100% bare metal, sans virtualisation donc). Si en Europe, le cloud totalise un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de dollars (contre 4,4 milliards au niveau mondial), IBM est bien décidé à engranger de nouvelles victoires, après Cegid pour les solutions SaaS de l'éditeur. Avec un contrat particulier pour assurer la protection des données des clients français vis à vis des autorités américaines, comme nous l'avait expliqué l'éditeur lyonnais. C'est toujours un sujet sensible chez IBM France, comme avec tous les acteurs américains d'ailleurs. Alain Benichou nous a ainsi affirmé qu'IBM n'avait jamais collaboré avec la NSA et qu'il n'y avait pas de backdoor dans les équipements de la firme. « En cas de demande d'accès aux données de nos clients, on essayera de résister et d'attaquer en justice ». Même si ce cas ne serait pas encore présenté à la différence de Microsoft.
Enfin signalons pour conclure que le 2 juillet prochain, Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie, du Redressement productif et Numérique, remettra sa Légion d'honneur à monsieur Benichou (promotion de Pâques, 18 avril 2014, la même que Jean-Claude Bourrelier, fondateur de Bricorama, et Axel Dauchez, PDG de Deezer).