L'annonce est maintenant officielle. Après plusieurs discussions avec différents prétendants dont Dell, IBM a choisi de céder son activité serveurs x86 à Lenovo. Un accord a été trouvé pour un montant de 2,3 milliards de dollars. Le constructeur chinois paiera 2,07 milliards de dollars en cash et complètera avec des actions. Rappelons pour mémoire que le même Lenovo - totalement inconnu en Europe à l'époque - avait racheté la division PC d'IBM en 2006.

Cet accord comprend la cession des System X, des commutateurs BladeCenter, des Flex System, des serveurs NeXtScale et iDataPlex, ainsi que les logiciels associés, les blades Network et la maintenance intégrée. IBM conserve ses grands équipements System Z, Power System, Storage System, les serveurs Flex basés sur Power, ainsi que les appliances PureApplication et PureData.

Si Lenovo est classé parmi les leaders mondiaux comme fournisseur d'ordinateurs, il a vu la demande de PC déclinait et a rapidement songé à se diversifier vers d'autres relais de croissance comme les smartphones, les tablettes et les téléviseurs connectés. L'acquisition des serveurs x86 d'IBM rentre dans cette démarche de diversification et va renforcer Lenovo sur le marché entreprise où il retrouve des concurrents comme HP et Dell. Sur son marché domestique, le fabricant chinois a connu quelques succès dans la vente de serveurs. En 2012, il a avait signé un partenariat avec EMC pour vendre des serveurs et du stockage.

Le défi de créer un écosystème autour des serveurs


Néanmoins, Rajnish Arora, analyste chez IDC, constate que « Lenovo a du mal à prendre pied sur le marché international des serveurs ». Il ajoute, « contrairement à ses concurrents, Lenovo doit encore établir des liens étroits avec les éditeurs de logiciel comme Microsoft, Oracle ou VMware afin de créer un écosystème autour de ses serveurs ». Aujourd'hui, HP, IBM et Dell dominent ce marché et représentent ensemble plus de deux tiers des ventes de serveurs. Pour l'analyste, « l'activité serveur n'est pas seulement la production et la vente à bas coût de matériel. Vous avez besoin d'un écosystème très robuste de solutions et de partenaires pour augmenter vos revenus ».

Pour autant, Rajnish Arora souligne que l'acquisition va donner une crédibilité pour Lenovo sur le marché entreprise. De plus, la vente de serveurs assure une plus grande marge que les produits high tech pour le grand public. Sur la partie distribution, Lenovo possède les capacités de production et les canaux pour vendre les serveurs. « Je pense qu'il peut devenir un redoutable concurrent sur le marché du serveur, à condition de penser différemment », conclut Rajnish Arora.