Le cloud, aussi bien sur site que hors site, est en train de transformer les serveurs et les centres de données, et de nombreuses entreprises attendent des fabricants des matériels personnalisés, plus adaptés aux tâches particulières qu’ils exécutent dans le cloud. Pour capter une plus grosse part de ce marché, Lenovo envisage d’offrir des serveurs convergents sur mesure pouvant répondre à des besoins spécifiques. Le constructeur chinois cherche également à élargir ses opportunités en proposant du matériel sur mesure pour les infrastructures à grande échelle.
Des entreprises comme Facebook, Google et Amazon conçoivent elles-mêmes leurs serveurs pour leurs mégas datacenters afin de les adapter au traitement de tâches spécifiques, comme les requêtes des moteurs de recherche ou la reconnaissance des visages dans les images. Les serveurs convergents sont des systèmes très fortement intégrés, et ils sont généralement livrés avec des piles logicielles qui permettent une configuration fine du matériel. Hewlett Packard Enterprise (HPE) et Dell Technologies construisent déjà des serveurs dédiés à des applications d’Oracle ou Hana de SAP. Mais les deux entreprises ont engagé d'énormes restructurations, HPE réduisant de plus en plus sa taille – la firme vient de se séparer de sa division logicielle - et Dell Technologies s’agrandissant avec l’intégration d’EMC. Et Lenovo compte bien profiter de ces bouleversements, au moins le temps que ses rivaux s’adaptent à leur nouveau statut.
Relance après restructuration
Peter Hortensius, CTO et responsable de la stratégie pour le Data Center Group de Lenovo, pense que le cloud va déterminer les futurs choix de l'entreprise en matière de serveurs. « Les opportunités de convergence ne sont pas si nombreuses, mais nous y travaillons », a déclaré le CTO de Lenovo. Les produits vendus par le constructeur chinois sont essentiellement basés sur des puces x86 et utilisent des composants standards. Son offre de serveurs spécialisés se limite à des systèmes dédiés au stockage, même si le constructeur propose également les solutions de VMware en bundle avec ses serveurs. « Des fournisseurs de cloud comme Microsoft et AWS contrôlent étroitement leur pile logicielle. Alors que les entreprises développent elles-mêmes leurs stacks intégrées, les besoins changent et l'économie autour de l’offre de serveurs évolue », a-t-il ajouté.
Il y a deux ans, Lenovo a racheté l’activité serveurs x86 d'IBM, et plus tôt cette année, il a restructuré la division que dirige aujourd’hui Peter Hortensius. Après un début modeste avec des offres adaptées aux petites et moyennes entreprises, Lenovo a restructuré son activité serveur cette année afin de se concentrer davantage sur les grandes entreprises. Selon Gartner, au second trimestre de cette année, les livraisons serveurs Lenovo ont atteint 235 260 unités, soit + 5,9 % en croissance par rapport au trimestre équivalent il y a un an. Ce qui place le fournisseur de serveurs chinois en troisième position derrière Dell et HPE.
Une concurrence locale accrue en Chine
La Chine est un marché important pour Lenovo, où, en tant que fournisseur local, le fabricant dispose d’un gros avantage. Les entreprises chinoises ont tendance à acheter leurs produits à des entreprises locales, autant pour des motifs nationalistes que parce que leurs serveurs sont moins chers. Néanmoins, sur ce territoire, Lenovo doit faire face à la concurrence d’entreprises comme Inspur, Supermicro et Tyan, en fort développement. Cependant, par rapport aux petits fournisseurs chinois, Lenovo dispose de plus de ressources et d’un accès aux technologies les plus récentes. La société développe aussi des serveurs ARM, mais elle n’est pas encore sur le point d’annoncer de produit de ce type. « Nous travaillons également à l’intégration de puces graphiques et de puces FPGA dans nos serveurs », a aussi précisé Peter Hortensius.