L'affluence constatée sur le salon de l'emploi IT LesJeudis.com, qui a ouvert ses portes hier, pour une journée, au CNIT de Paris La Défense, confirme que la reprise est bien là . Entre 2 000 à 3 000 candidats s'étaient préenregistrés pour postuler aux 20 000 offres émanant de la soixantaine d'exposants réunis à cette occasion. Pour preuve, les files d'attente devant les stands des incontournables SSII (Altran, Atos Origin, GFI, Logica, Open, Sogeti, SII, T-systems, etc) mais aussi des entreprises de la banque/finance et de l'assurance ( comme la Société générale, le Crédit Agricole, MMA), et du secteur public (EDF, La Poste), « Nous avons enregistré un nombre de visiteurs comparable aux éditions des années 2007-2008 », affirme Guillaume Faux, organisateur desJeudis.com. « Cette journée nous conduit à penser que la crise est derrière nous », estime t-il. «On sent une reprise réelle sur le marché de l'emploi informatique, un dynamisme, avec des stands qui ne désemplissent pas ».
Autre indicateur de la reprise, la réouverture des salons en province qui avaient été annulés, faute de recrutements. « Cette année, à Nantes et à Lyon, nous avons pu réunir plus de 40 exposants, et un peu plus d'une dizaine à Bordeaux », précise Guillaume Faux. « Ces scores sont tout à fait honorables pour des salons régionaux. »
Les postes à pourvoir - ouverts aux jeunes diplômés Bac+4/5, aux expérimentés, en poste ou disponibles immédiatement - étaient des plus variés : administrateurs, architectes , chefs de projet, consultants, ingénieurs études et développement, ingénieurs systèmes, techniciens, ingénieurs commerciaux, etc. « Nous avons reçu une centaine de candidats, surtout des profils juniors et il n'est que 15 heures ! » , assure une chargée du recrutement chez T-Systems (plus de 100 postes à pourvoir). Les candidats étaient également nombreux à postuler au Crédit Agricole (300 offres). « 500 candidats se sont pré-inscrits grâce au formulaire en ligne sur le site Internet du salon », indique Daniel Azaïs, responsable RH du groupe. Nous leur proposons des postes de chefs de projet, d'architectes techniques et applicatifs et d'ingénieurs d'études. Ces spécialités qui nécessitent 5 ans d'expérience minimum sont pointues et donc difficiles à  trouver. Nous constatons également une réelle tension sur les compétences en sécurité pour intervenir sur des projets réglementaires, d'infrastructures et également techniques En parallèle, nous recherchons des profils juniors, en apprentissage, domaine où nous investissons beaucoup. »
Les juniors privilégiés au détriment des seniors
Sur les quelque 2 000 à 3 000 candidats inscrits, 40% sont des informaticiens en postes et 60% en recherche d'emploi. En dépit d'indicateurs positifs confirmant la remontée des offres d'emploi cadres dans l'IT, il n'est pas bon d'être au chômage, surtout lorsqu'on a atteint les 40 ans « Les SSII recherchent principalement des juniors, même si c'est regrettable », constate Guillaume Faux. Pour lui, les profils expérimentés sont en concurrence directe avec les jeunes qui ont entre deux à cinq ans d'expérience et dont les salaires sont sensiblement moins élevés. Pour preuve ce consultant rencontré dans l'une des allées du salon : « Je possède 12 ans d'expérience dans le conseil en décisionnel acquise chez des éditeurs de logiciels et dans des SSII, et cela fait deux ans que je ne trouve pas de travail », témoigne ce candidat. « J'ai 40 ans, et je fais les frais du jeunisme qui sévit actuellement dans le secteur de l'informatique, en France, principalement à cause de mes prétentions salariales », déplore-t-il. « Les structures d'accompagnement du style de Pôle Emploi ne m'ont aidées en aucune façon, que ce soit pour la formation, que j'ai dû financer moi-même, ou pour le reste. » Â
Illustration ; une allée du salon. Crédit photo : D.R
Le vent de la reprise souffle sur le salon Lesjeudis.com
Le nombre de visiteurs et d'exposants réunis sur le salon de l'emploi informatique LesJeudis.com confirme que les indicateurs sont repassés au vert, avec les volumes de recrutements qui se rapprochent de ceux des années 2007 2008. Reste que les entreprises misent davantage sur les juniors que sur les seniors.