Deux jours après la clôture du Cebit, c'est un Syntec Informatique tout sourire qui dresse son bilan de l'édition 2008 de la Deutsche Messe et sert de chambre d'écho aux voeux pieux prononcés par Nicolas Sarkozy lors de son passage à Hanovre.
En dépit du manque d'engagements concrets pris par le président français, le Syntec se réjouit de la reconnaissance du rôle joué par les TIC dans la croissance économique en Europe. Une importance claironnée conjointement par l'édile français, la chancelière allemande et le président de la Commission européenne, à l'occasion de la soirée d'inauguration du Cebit. La coopération franco-allemande, indispensable aux yeux des représentants des deux Etats, est un autre motif de satisfaction pour le Syntec, qui y voit un facteur de renforcement de la compétitivité européenne. Cette proximité entre les deux rives du Rhin doit notamment s'appuyer sur les « clusters », qu'il s'agisse des pôles de compétitivité français ou des Kompetenznetze allemands, tous capables de doper le recours aux TIC pour stimuler l'activité de l'ensemble des secteurs économiques. Selon Jean Mounet (en photo ci-dessus), président du Syntec, les entreprises allemandes et françaises doivent notamment mettre l'accent sur trois domaines « pour prendre des positions de leadership mondial » : les systèmes embarqués, la mobilité et la sécurité.
Si le président français reconnaissait à demi-mot, dans son allocution devant les éminences de Basse-Saxe, ses connaissances parcellaires du monde IT (parlant des machines capables de réaliser « un million de milliards d'opérations par seconde » comme d'un Eldorado), le Syntec ne lui en tient pas rigueur et pourrait revendiquer sans rougir une place au sein du club des fans de Nicolas Sarkozy. Il n'est ainsi pas question, pour la chambre patronale, de relever le caractère anecdotique des intentions annoncées par le chef de l'Etat : le haut débit pour tous en 2012, un PC dans 70% des ménages en 2010. Tout juste pourrait-on voir l'ombre d'un reproche dans ce panégyrique lorsque le Syntec rappelle que le président français a oublié d'évoquer la création d'un ministre de l'IT, un poste « qu'il reste à nommer ».