Les levées de fonds s'enchainent depuis plusieurs semaines dans le domaine de la cybersécurité. Cette fois c'est au tour de Cybereason, positionné sur les solutions de détection et de réponses à incidents (EDR et XDR) de refaire parler de lui. Le groupe, fondé en 2012 par d’anciens militaires israéliens spécialisés dans la cybersécurité (Unit 8200) Yonatan Striem-Amit, Lior Div et Yossi Naar est déjà bien connu sur le marché. En 2017, la société avait par exemple déjà levé 100 millions de dollars auprès de Softbank. Cette fois, le montant est bien plus important puisqu'il s'élève à 275 millions de dollars.
Au-delà de la somme, c'est également l'un des nouveaux actionnaires de ce tour (Series F) qui interpelle puisqu'il s'agit de Liberty Strategic Capital. Ce fonds a en effet été créé par Steven Mnuchin qui n'est autre que l'ancien secrétaire au Trésor américain sous l'ère de la présidence Trump. Le montant total des fonds levés depuis la début de Cybereason dépasse les 650 millions de dollars. Au cours des précédents tours de financement, des sociétés comme Lockheed Martin ou encore CRV et Spark Capital avaient aussi mis au pot. Pour ce round, Liberty Strategic Capital investit 200 M$ contre 75 M$ répartis entre Neuberger Berman et SoftBank.
Une valorisation qui pourrait atteindre 3 milliards de dollars
Suite à cette levée, Steven Mnuchin va occuper un siège au conseil d'administration de Cybereason. Un autre conseiller de Liberty Strategic Capital, le général Joseph Dunford, rejoint quant à lui son conseil de surveillance. « Nous allons accélérer notre croissance. À l'heure actuelle, ce que nous voyons, c'est une sorte de pression massive sur les entreprises en ce qui concerne les ransomwares », a expliqué Lior Div, CEO et co-fondateur de Cybereason. « Les pirates informatiques, en particulier de Russie, deviennent très, très agressifs et les entreprises doivent trouver un moyen de se protéger. Nous développons une plateforme basée sur l'IA qui peut permettre aux organisations privées de se protéger ».
Le groupe, dont la valorisation pourrait atteindre 3 milliards de dollars, compte des bureaux en Israël, Japon, Europe et Etats-Unis et emploie plus de 800 personnes. L'entreprise, qui envisage depuis 2019 d'entrer en bourse, a clôturé son exercice 2020 sur un revenu récurrent de 120 millions de dollars. « De notre point de vue, il s'agit d'un investissement à long terme qui durera très longtemps, que l'entreprise soit publique ou privée », a indique à CNBC Steven Mnuchin, ajoutant qu'il pensait que l'entreprise pourrait croître de manière significative au cours des six prochains mois. « Je suis assez indifférent quand à savoir si ils feront une introduction en bourse. On la fera au bon moment. Mais l'objectif en ce moment est d'utiliser le capital, de développer l'entreprise et de se concentrer sur les clients. » Parmi ses références clients on trouve par exemple Motorola, ActiveCampaign, Connecticut Water...