Il y a des semaines avec et des semaines sans. Pour Google, en ce moment, la vie n'est pas rose : déjà visée par Bruxelles pour abus de position dominante, la firme de Mountain View doit cette fois faire face aux foudres du Sénat français. La Chambre Haute vient ainsi de voter, à l'unanimité, un amendement qui pourrait être facilement qualifié d'« anti-Google ». Pourquoi ? Déposé par Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI et présidente de la commission de la Culture, de l'Education et de la Communication, cet amendement prévoit de contraindre le moteur de recherche à mettre « à disposition de l’utilisateur, sur la page d’accueil dudit moteur, un moyen de consulter au moins trois autres moteurs de recherche sans lien juridique avec cet exploitant » ou encore de proposer aux utilisateurs « des informations portant sur les principes généraux de classement ou de référencement proposés ». En cas de non respect, une sanction financière est prévue pouvant s'élever jusqu'à 10% du montant de son chiffre d'affaires mondial, hors taxes.
Pour autant, cet amendement, qui doit repasser par la case Assemblée Nationale pour être définitivement voté, ne bénéficiera pas du soutien du ministre de l'Economie. Emmanuel Macron a, en effet, demandé le retrait de cet amendement, en faisant savoir que « si on veut faire mal à Google le bon niveau ce n'est pas le niveau national mais l'européen ». Reste à savoir si les députés, en particulier de gauche et majoritaires, suivront l'avis du ministre ou bien choisiront l'union comme leurs collègues du Sénat. Ce qui serait, dans ce cas, une autre mauvaise nouvelle pour Google.