Les astres ne semblent vraiment pas alignés pour Sigfox. En difficultés depuis de longs mois, la pépite toulousaine historiquement spécialisée dans les réseaux bas débit et basse consommation pour objets connectés avait opéré un virage stratégique en 2020. Un revirement qui n'a malheureusement pas porté ses fruits, la société ayant été placée depuis janvier 2022 en redressement judiciaire. Depuis cette date, plusieurs candiats se sont manifestés en tant que repreneurs retenus par le tribunal de commerce de Toulouse : la start-up parisienne Actility, le groupe de conseil toulousain Oteis, la société d'investissement britannique Greybull Capital LLP, l'opérateur de Sigfox en Allemagne et Slovénie Heliot Europe Gmbh, ainsi qu'un autre de ses opérateurs à Taïwan et Singapour, Unabiz.
Cette dernière offre était la préférée aux yeux des dirigeants et du CSE de Sigfox avec une proposition de reprise de 110 salariés sur 180, même si un point de vigilance en termes de maitrise des coûts et de trésorerie a été pointé par Antoine Maër, élu au CSE de Sigfox. Alors que le tribunal de commerce de Toulouse doit rendre dans quelques heures sa décision ce jeudi 14 avril 2022, un point de blocage est cependant apparu. Pour être validée, l'opération doit en effet bénéficer d'une autorisation délivrée par le ministère des Finances, or celle-ci ne semble pas encore avoir été délivrée, risquant donc de compromettre cette reprise. Un point d'achoppement serait en effet lié à la nationalité d'Unabiz, originaire de Singapour.
Une dette de 100 M€
« Différentes sources proches du dossier ont indiqué au CSE de Sigfox que le ministère de l'Economie temporisait et ne donnerait pas son accord avant le second tour de l'élection présidentielle prévu le 24 avril », indique un communiqué du CSE. Sans ce soutien, reste à savoir si ce rachat de l'ancienne prometteuse start-up pourrait être retardé voire compromis. Fin 2020, la dette de Sigfox dépassait 100 M€ pour un chiffre d'affaires d'environ 24 M€.