Les instances européennes manifestent leur soutien au projet de bibliothèque numérique. Initialement lancée par le président de la bibliothèque nationale de France, Jean-Noël Jeanneney, en réponse à l'initiative Google Print, l'idée d'une vaste numérisation du savoir européen a rapidement séduit une vingtaine de bibliothèques à travers le Vieux Continent. Puis six Etats – Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne – ont officiellement soumis une demande à l'Union européenne pour la création des rayonnages électroniques.
Le 3 mai, ils recevaient une réponse positive de Jean-Claude Juncker, le président luxembourgeois de l'UE. Celui-ci estimait ainsi, évoquant à demi-mots Google, que «l'Europe ne doit pas se soumettre devant la virulence de l'attaque des autres. (…) La culture n'est pas un produit commercial, c'est une attitude devant la vie.»
Le coût du projet de Google est estimé entre 150 et 200 M$, une somme qui ne semble pas effrayer les instances européennes. Juncker indique en effet que le 0,12 % du budget de l'Union consacré à la culture est «insignifiant» et doit sortir «de sa médiocrité». Viviane Reding, la commissaire européenne pour la société de l'information et des médias, précise que 62 M¤ seront alloués à la création de la bibliothèque numérique et appelle également à des partenariats public-privé autour de la numérisation.