« Les éléphants savent danser avec les petites souris ». Non, il ne s'agit pas d'une phrase tirée d'une des fables de La Fontaine ou d'un film Walt Disney, mais du constat dressé par Adrien Nussenbaum, fondateur de la jeune pousse Mirakl, pour qualifier la relation qu'il entretient avec le géant IBM.
Créée en janvier 2012 et proposant une solution SaaS de place de marché, la start-up a reçu à l'été 2013 le trophée IBM SmartCamp - qui distingue les jeunes entreprises innovantes - et signé en novembre de la même année un partenariat avec big blue, autour de son offre de création de boutiques en ligne Websphere Commerce. « IBM nous a permis d'obtenir des moyens, de la visibilité, et l'opportunité de pouvoir rencontrer des clients potentiels. Notre chiffre d'affaires a été multiplié par 100 en deux ans, avons créé 45 emplois et envisageons de recruter 35 personnes de plus pour 2015 », a ainsi expliqué Adrien Nussenbaum.
Afin d'étendre son aura auprès d'autres start-ups et les soutenir dans leur développement, IBM a présenté à l'occasion d'un point presse le 17 décembre une déclinaison de son programme Global Entrepreneurs, son plan de soutien auprès des jeunes entreprises qui fêtera en mars 2015 son 5e anniversaire. Une déclinaison qui vise cette fois spécifiquement celles du cloud. Une annonce qui s'inscrit dans le cadre de l'offensive menée depuis plusieurs mois par big blue dans ce domaine depuis le rachat de Softlayer en juin 2012, à l'ouverture d'un centre de données basée sur ce IaaS à Paris jusqu'à l'ajout très récemment de 11 centres cloud répartis sur plusieurs territoires.
Microsoft et HP aussi sur le pont pour séduire les start-ups françaises
« L'objectif de Global Entrepreneur for Cloud Startups est de permettre de valoriser, transformer, et rendre notre écosystème partenaires plus innovant », a également appuyé Najette Kadri-Marouard, vice-président Global Business Partners IBM France. Il faut dire que l'enjeu est de taille pour la société, dont la part des revenus issus de ses partenaires sur l'ensemble de son chiffre d'affaires atteint les 30%.
Concrètement, le programme de soutien pour les start-ups du cloud repose sur 2 piliers, à savoir commercial et marketing d'une part, et technologique d'autre part. « Nous avons pour objectif de favoriser le lien et les contacts entre les start-ups et leurs clients en les invitant sur nos événements comme Interconnect centré sur le cloud et la mobilité et Insights sur l'analytique et le big data, ou encore à nos SmartCamps en Fance », a expliqué Antoine Jeanpierre, Ecosystem Development Leader au sein d'IBM France. « Côté technologique, les start-ups qui vont intégrer ce programme vont avoir accès à la quasi totalité du portefeuille IBM pendant 3 ans de même qu'aux 40 innovations centers dont ceux de Paris et de Nice afin de mieux connaître nos solutions et les embarquer dans leurs offres ».
Un soutien financier est également accordé, puisqu'IBM prévoit de donner aux start-ups retenues un crédit d'usage pouvant aller jusqu'à plus de 97 000 euros sur un an (plus de 8 000 euros par mois) à consommer pour ses offres cloud, aussi bien IaaS (Softlayer) que PaaS (Bluemix et 75 de ses services). Un montant accordé « si la qualification de la start-up est appuyée par un acteur de l'écosystème - incubateur, accélérateur ou VC - préalablement identifié dans le cadre de ce programme », précise IBM. Pour les autres, il faudra se contenter d'une enveloppe plus minime, tournant autour des 800 euros par mois.
Les critères d'éligibilité au programme Global Entrepreneur for Cloud Startups sont les suivants : ne pas avoir plus de 3 ans, réaliser un chiffre d'affaires inférieur à 1 million de dollars au cours des 12 derniers mois et ne pas être cliente des solutions cloud d'IBM. Concernant le nombre de start-ups éligibles, IBM ne se donne, pour le moment, aucune limite.Â
IBM n'est pas le seul acteur étranger à proposer un plan de soutien aux start-ups françaises. C'est également le cas ce nombreux autres dont Microsoft ou encore plus récemment d'HP. A noter également d'autres initiatives qui fourmillent sur le territoire pour soutenir l'éclosion de start-ups comme celle du Village de l'Innovation et des multiples incubateurs de jeunes pousses.Â