Aujourd'hui, le partage du capital informationnel est souvent limité, à tort, à la direction et aux responsables métier détenteurs initiaux de la connaissance. Les autres collaborateurs ne bénéficient donc pas de l'information alors qu'ils pourraient s'appuyer dessus pour travailler plus efficacement. Du coté des clients, des partenaires et des fournisseurs, le constat est le même. Ainsi, 88 % des cadres et 84 % du management intermédiaire ont accès à l'information contre seulement 57 % des opérationnels.
La part de personnes informées chute encore plus chez les partenaires et les fournisseurs, qui sont respectivement 31 % et 28 % à être tenus au courant de la situation et des actions de l'entreprise. Et si l'information peine donc à circuler au sein des sociétés, son partage peine aussi à être perçu. Sur les 88 % de cadres qui y ont accès, seuls 72 % d'entre eux perçoivent réellement sa disponibilité. 16 % des cadres ont ainsi accès à l'information mais ne la consultent pas. Cette différence est de 15 % chez les opérationnels mais de 27 % pour le management intermédiaire.
Malgré ces disparités, les entreprise interrogées reconnaissent la nécessité du partage de l'information et désire l'améliorer, dans certains buts. Toutefois, il existe une véritable différence entre l'objectif fixé et celui atteint. Par exemple, 68 % des répondants américains estiment le partage de l'information bénéfique pour augmenter la capacité à prendre des décisions mais seuls 52 % sont parvenus à la partager correctement et à atteindre leurs objectifs en la matière. À noter que les entreprises américaines sont plus nombreuses à essayer de mettre en place le partage des informations que celles de la zone EMEA. Ces pratiques ont pourtant largement prouvé leurs aspects positifs. Ford économise par exemple 60 millions de dollars par an en laissant 14 000 concessionnaires, responsables de garantie et consultants accéder à ses données. De son coté, ThyssenKrupp est parvenu à augmenter sa productivité et la responsabilisation de ses équipes tout en baissant ses coûts de fabrication en donnant à son personnel plus de visibilité sur ses opérations administratives et économiques.
Une différence de perception du capital informationnel
Suivant les zones géographiques, la perception du capital opérationnel et son utilisation n'est pas la même, ce qui explique les disparités énoncées précédemment. En France, par exemple, l'étude révèle que les entreprises considèrent que donner l'information aux clients est bien plus important que de la donner aux employés. A l'inverse, les organisations allemandes donnent à leurs employés un statut de décideur et utilisent largement la business intelligence. Elles négligent cependant leurs clients. Globalement, les sociétés américaines sont plus enclines à utiliser l'information que leurs homologues européens. Elles sont cependant plus réticentes à partager l'information avec leurs employés opérationnels et ce sont celles qui ont le plus de mal à la diffuser efficacement.
En somme, cette étude révèle que le capital informationnel est un atout essentiel pour l'entreprise mais qu'il est encore très mal exploité. « Il existe un énorme fossé entre la compréhension de la valeur de l'information et la prise de mesure pour utiliser le plein potentiel de cette ressource » explique le PDG d'Information Builders, Gerald Cohen.
Le partage du patrimoine informationnel reste limité dans les entreprises
D'après une étude mondiale IDG commandée par Information Builders, les entreprises reconnaissent que le partage des informations au sein de l'écosystème est bénéfique mais elles admettent avoir du mal à l'exploiter. Suivant les zones géographiques et les pays, l'exploitation de ce capital est d'ailleurs inégale.Â