Le site Internet du régulateur des télécoms et de la Poste n’a pas encore été mis à jour, mais c’est fait pour Laure de la Raudière. La députée de l’Eure et Loire va quitter le Palais Bourbon pour prendre la présidence de l’Arcep. Sa nomination a été proposée par le président de la République au début janvier, une candidature soumise à l’approbation du Parlement au titre de l’article 13 de la constitution. Laure de la Raudière a donc été auditionnée tour à tour par les commissions des affaires économiques de l’Assemblée nationale et du Sénat.
A l’occasion de ces entretiens, la candidate a évoqué plusieurs sujets sur son futur rôle au sein de l’Arcep. Très engagée sur les questions de couverture numérique des territoires, elle a notamment évoqué à l’Assemblée nationale sa vigilance sur la concurrence du marché entreprise avec un focus sur le déploiement de la fibre. « Je regarderai avec le collège si la régulation récente commence à porter ses fruits ou s’il faut la faire évoluer », précise Laure de la Raudière. Autre priorité, un travail sera réalisé autour de l’empreinte environnementale du numérique. « Le secteur représente en France 2 % des émissions de gaz à effet de serre et 6,4 % en 2040 », observe-t-elle.
New Deal sur le mobile et réseau cuivre sous surveillance
Lors de son audition au Sénat, elle a rappelé son parcours chez France Telecom où elle a appris son expertise technique dans les télécommunications. Mais également son passé de chef d’entreprise et de député où elle a acquis des compétences juridiques et une connaissance fine des attentes de citoyens en matière de numérique. Reprenant son programme dévoilé à l’Assemblée Nationale, elle a été questionnée notamment sur la couverture mobile et le New Deal. « Je souhaite que l’Arcep travaille en 2021 sur la visibilité de ce que sera la couverture mobile après le New Deal. C’est essentiel de savoir si le New Deal sera suffisant ou pas », explique Laure de la Raudière. Elle promet aussi « une amélioration des cartes de couverture en intégrant les collectes des données issues par les territoires ». Interrogée sur la qualité des réseaux cuivre et fibre, elle s’est déclarée « préoccupée par la dégradation du réseau cuivre… et il faudra être innovant sur ce sujet en s’appuyant notamment sur les travaux de la mission d’information menée par Célia de Lavergne ».
Au final, les deux commissions ont voté pour la nomination de Laure de la Raudière à la présidence de l’Arcep. 25 députés sur 28 et 13 sénateurs sur 18 ont émis un avis favorable. La balle est maintenant dans le camp du président de la République qui nommera officiellement par décret Laure de la Raudière. Pour l’Arcep, il s’agit d’une première car le régulateur des télécoms n’a jamais été dirigée par une parlementaire.