60% d’économie sur le coût global de déploiement et de run des applications web, c’est ce que réalisent en moyenne les entreprises qui ont adopté le PaaS de Platform.sh pour produire leurs sites internet. La complexité, pour ces grands comptes - banques internationales, compagnies d’assurance, groupes de l’agro-alimentaire, fournisseurs de produits de consommation - vient du volume d’applications à gérer. Leurs portefeuilles multimarques les amènent à décliner des milliers de sites web dans différents pays, en les adaptant au positionnement des produits et aux contraintes légales. « Beaucoup d’entreprises travaillent sur des usines à sites », nous a expliqué Frédéric Plais, CEO et co-fondateur de Platform.sh. « Nous nous concentrons sur ce cas d’usage qui consiste à devoir manager une flotte d’applications web en apportant l’agilité pour les développeurs et la gouvernance pour l’IT ». L’offre de Platform.sh approche le problème dans son ensemble, quelle que soit la nature des sites web développés, en étant « capable de gérer à la fois l’application de e-commerce qui va peut-être générer des centaines de millions de dollars de revenus avec la performance attendue sur de gros trafics et des SLA très serrés, tout en ayant aussi le bon prix pour le petit site événementiel qui sera visité par 100 personnes ».
L’éditeur français, dont les propres équipes sont réparties dans une trentaine de pays, se focalise depuis l’origine sur la productivité des développeurs, tandis que la partie gouvernance IT de son offre est devenue primordiale, son PaaS étant de plus en plus exploité par les grandes entreprises. Pour Platform.sh, cela impliquait aussi de disposer des certifications réclamées par les grands comptes, telles que SOC 2, déjà acquise. D'autres sont en cours. « Nous reposons sur deux piliers, d’une part nous apportons la flexibilité pour les équipes de développement, on abstrait pour eux l’infrastructure, on la rend simple et puissante, on leur permet d’être beaucoup plus agiles et de mettre à jour régulièrement. D’autre part, nous faisons tout cela en garantissant la sécurité, la gouvernance IT, la compliance, le respect des processus et le contrôle sur les données ».
Accélérer les projets numériques
Dès le lancement du PaaS, des entreprises ont voulu l’utiliser pour faire des usines à site. Progressivement, la demande s’est fortement renforcée sur cet axe. « Dans notre base clients, les entreprises les plus satisfaites étaient celles qui avaient besoin de manager cette variété d’applications et ces flux. On leur apporte un produit vraiment fait pour aider leurs équipes digitales à aller plus vite, raccourcir leur temps de déploiement et leur time to market, et tout en même temps, leur apporter la gouvernance dont ils ont besoin et des économies de coûts », expose Frédéric Plais. Les 60% d’économies constatés en moyenne sont calculés par rapport aux outils et au temps que ces entreprises passaient sur le déploiement avant l’utilisation de Platform.sh. « Si vous le faites par vous-mêmes ou que vous sous-traitez la partie devops, vous avez besoin d’une équipe opérationnelle en 24/7, en particulier sur les sites de e-commerce, avec l’IT en monitoring. Cela représente un minimum de 5 à 7 personnes ». A cela s'ajoute le IaaS, l’orchestrateur de containers et les outils comme Puppet, Chef, Jenkins pour l'intégration continue, d’autres pour le monitoring, l’edge et la sécurité, en tout dix à quinze souscriptions.
« Alors qu’avec Platform.sh, vous prenez Git et n’avez besoin de rien d’autre », détaille le co-fondateur de la société basée à Paris, lui-même étant depuis quelques années installé à San Francisco. « Nous libérons du temps pour les équipes en apportant un produit où tous les aspects du cloud pour le web sont résolus. Ces 60%, nous les avons mesurés des dizaines de fois chez nos clients, en avant/après, c’est vraiment significatif. Et en productivité, nous faisons gagner 40% de temps aux équipes de développement. Un projet qui prendrait 100 jours n’en prend que 60 avec Platform.sh ».
Avec Platform.sh, chaque développeur au sein d’une équipe peut travailler sur une fonctionnalité différente qui, une fois terminée, peut être testée et directement déployée. « C’est un vrai changement dans la façon de penser son logiciel de se dire que l’on peut livrer à n’importe quel moment », souligne Frédéric Plais. (Crédit : Platform.sh)
Le PaaS apporte la forge de développement web, le système de production et d’hébergement des applications. Au coeur de la solution, des capacités de clonage permettent de répliquer un site web existant en 30 secondes. C’est sur cette innovation que la solution s’est construite il y a six ans. A chaque nouvelle version de site web, le clone réalisé peut être testé comme s’il s'agissait d’un site en ligne. Le déploiement se fera ensuite en toute sûreté. « Si les tests sont concluants, on peut être sûr que ça fonctionnera en production, car le clone est parfait au bit près », rappelle Frédéric Plais en soulignant l’importance de cette certitude. Alors qu’à l’inverse, la crainte de « casser » une composante du site et de perturber le service aux utilisateurs peut faire renoncer à certaines mises à jour.
L'Arsenal Football Club déploie pendant les matchs
Exemple emblématique s’il en est, parmi les clients de Platform.sh, à Londres, le club de football Arsenal effectue des déploiements sur son site web pendant le déroulement des matchs, au moment où le trafic est le plus important, évoque Frédéric Plais en soulignant que c’était impossible auparavant. Il cite un autre exemple portant sur la période de promotions du Black Friday durant laquelle il faut pouvoir réagir rapidement sur les sites web s’il faut corriger ou ajouter quelque chose. « Nous avons eu 30 000 déploiements ce jour-là sur tous nos clients e-commerce, ce qui montre qu’ils savent qu’ils peuvent le faire même lorsqu’il y a un maximum de trafic, sans le perturber », souligne le co-fondateur de Platform.sh. Si le cloning a constitué l’innovation sur laquelle la plateforme a été bâtie, celle-ci s’est largement complétée ensuite des capacités de back-up, de monitoring et continue d’enrichir ses fonctionnalités avec une équipe de 60 ingénieurs travaillant sur le produit et sur son interface utilisateur.
Parmi ses clients, en dehors du e-commerce et des sites multimarques, l’éditeur français a également travaillé sur l’intranet d’une grande banque comptant des dizaines de milliers de collaborateurs quotidien. Autre segment de marché important pour Platform.sh, celui des éditeurs de logiciels SaaS qui proposent des instances monotenants à leurs clients, tel que le fait Magento, l’un des principaux fournisseurs mondiaux de solutions de e-commerce, maintenant racheté par Adobe. Il y a deux ans, Platform.sh a sorti son offre en marque blanche pour permettre à des éditeurs comme Magento de l’utiliser en OEM et d’apporter à leurs propres clients un produit embarquant leur logiciel et le PaaS. « Aujourd’hui, presque toutes les ventes de Magento se font dans le cloud et c’est sur notre plateforme que leur offre est déployée », explique Frédéric Plais. « Nous faisons cela pour un nombre croissant d’éditeurs, comme eZ Systems et son CMS eZ Publish au Danemark, ou Symfony en France qui l’utilise pour ses offres cloud ». La solution de marketing Teeps, basée en Floride, l'exploite aussi pour son logiciel SaaS. « Le cas d’usage, c’est vraiment lorsque vous avez une instance par client. C’est comme une fleet, vous avez besoin de manager un gros volume d’applications et sur ces cas-là, nous sommes très pertinents », pointe Frédéric Plais. « Lorsque le logiciel est multi-tenant, notre impact sera moins fort ».
Agnostique sur le cloud et sur les langages de développement
Pour l’hébergement de Platform.sh, chaque entreprise peut choisir le fournisseur cloud de son choix. L'éditeur français travaille avec Azure, Amazon et Google, ainsi qu'avec Orange et OVH. Les clients ont en général des avis arrêtés sur l’hébergeur qu’ils veulent retenir. Dernièrement, une région a été ouverte au Royaume-Uni, suite au Brexit, pour permettre aux clients britanniques du PaaS en self-service d’avoir un hébergement localisé sur place, en l’occurrence sur la Google Cloud Platform, à Londres. Agnostique vis-à-vis de l’hébergeur cloud, Platform.sh l’est aussi vis-à-vis du stack technologique, notamment parce que chaque entreprise a un héritage de sites web de différentes époques. « Nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet en 2019. Certaines applications ont 10 ans, d’autres sont cloud native, avec toutes sortes de langages et la force de notre plateforme, c’est d’être capable de supporter tous les langages : du legacy, du Drupal 7, du Magento 1, de vieilles versions de PHP, du Java old school et des langages natifs qui viennent de sortir », énumère Frédéric Plais en signalant un partenariat récent avec la start-up française Strapi.io. Cette dernière développe un CMS headless, consistant à décorrélez le back-office du front-office (elle a levé des fonds auprès d’Accel et Stride.vc). « Eux ne font que le back office, accessible par une API qui vous permet d’avoir la main sur les fronts que vous choisissez », décrit Frédéric Plais. C’est particulièrement utile avec la multiplication des terminaux connectés mobiles, télévisions, écrans plasma, ce qui nécessite d’avoir autant d’expérience de front-office qu’il y a de terminaux.
Platform.sh veut aider les entreprises à rationaliser leur flotte de sites web en permettant de les gérer au même endroit, quels que soient l'ancienneté de l’application et le type de langage utilisé. « Aujourd’hui, les développeurs ne sont plus du tout dans un monde monostack, c’est fini le tout Adobe ou le tout Drupal, chacun veut prendre le bon outil pour le bon usage », rappelle le CEO français. Etre agnostique vis-à-vis des technologies de développement est donc un élément-clé pour pouvoir manager l’ensemble des applications.