L'équipementier télécoms entame une nouvelle restructuration et taille dans ses effectifs. Il devrait arrêter certaines activités jugées non stratégiques. Il prévoit également la suppression de 1000 postes de managers. Ben Verwayyen, le nouveau directeur général d'Alcatel-Lucent a détaillé vendredi 12 décembre, le plan stratégique qu'il avait annoncé en septembre dernier peu après sa nomination. Conçu pour « renouer avec la profitabilité et faire d'Alcatel-Lucent, une entreprise normale », ce plan ne manque pas d'ambition mais il engage l'entreprise dans une vaste restructuration, la troisième depuis le rapprochement d'Alcatel et de Lucent en 2006. L'objectif est d'abord de « réduire le point d'équilibre financier du groupe d'un milliard d'euros par an en 2009 et 2010 » et de parvenir à « un résultat d'exploitation ajusté proche de l'équilibre en 2009». L'équipementier devrait supprimer 1000 postes de managers Comment Ben Verwayyen compte-t-il faire dans un marché des télécoms qu'il prévoit lui-même en baisse de 8 à 12% en 2009 et guère plus favorable en 2010 ? En réduisant les coûts partout où cela est possible. Ainsi, malgré les coupes claires déjà réalisées dans les effectifs (près de 16 500 personnes) par les dirigeants précédents -Serge Tchuruk et Patricia Russo - l'équipementier devrait supprimer près de 1000 postes de managers. Ben Verwayyen a refusé de préciser quelles régions seraient touchées par ces suppressions de postes mais la France ainsi que les Etats-Unis qui comptent la majorité des managers ne devraient pas être épargnés. Alcatel-Lucent souhaite également réduire son nombre de sous-traitants d'environ 5000 (sur un total de 10 000 environ) et estime pouvoir faire des économies en améliorant sa chaîne logistique et en diminuant ses coûts de production. Restructurer un porte-feuille d'activités trop diversifié [[page]]Par ailleurs, l'équipementier devrait récupérer un peu de liquidités grâce à la vente à Dassault de sa participation de 20,8% dans Thales, dont Ben Verwayyen a dit qu'elle était « bien engagée ». Mais c'est surtout en restructurant son portefeuille d'activités, jugé trop diversifié, que l'équipementier espère gagner en profitabilité et en compétitivité. « Nous allons investir sur quatre activités : l'IP, l'optique, le haut-débit fixe et mobile et les logiciels applicatifs ». L'accent sera mis sur les technologies IMS, GPON, VDSL, WCDMA (3G +) et surtout sur le LTE (Long Term Evolution), le réseau mobile de quatrième génération qui, selon Ben Verwayyen, « est la suite naturelle du GSM et du WCDMA ». Oublier le Wimax mobile pour l'instant Alcatel-Lucent veut également développer son offre de services à destination de ses clients entreprises et opérateurs. Par ailleurs, le groupe compte « rationaliser fortement » son offre de produits matures comme le GSM, l'ATM ou l'ADSL et veut réduire ses dépenses dans « le coeur de réseau traditionnel, les éléments du portefeuille NGN (new generation network) fixe qui ne sont pas basés sur l'IMS (IP multimedia subsystem) et dans le Wimax». Cette décision vise surtout le Wimax mobile car selon Ben Verwayyen « sur cette technologie, on ne voit rien venir d'ici plusieurs années ». Cette réorganisation du portefeuille devrait se traduire par une restructuration des centres de recherche d'Alcatel-Lucent. Si le nouveau directeur général a répété qu'il misait beaucoup sur la R&D, certains laboratoires pourraient néanmoins fermer ou être fusionnés afin de réduire les coûts administratifs. Reste que l'annonce de ce plan n'a guère convaincu les investisseurs. Ce soir l'action Alcatel-Lucent enregistre le plus mauvais score du CAC 40 en perdant près de 12%.