Connue plus formellement sous la dénomination MIT Center for Wireless Networks and Mobile Computing, la nouvelle structure du Massachusetts Institut of Technology à Cambridge abrite plus d'une douzaine de professeurs et leurs groupes de recherche. Leur travail sera exclusivement centré sur l'informatique mobile et les réseaux sans fil. Ces recherches devraient avoir un impact direct sur les utilisateurs, puisque, comme le fait valoir le Wireless@MIT, le centre a établi un « partenariat industriel fort » avec Microsoft, Cisco, Intel, Telefonica, Amazon, STMicroelectronics et MediaTek, et il a l'ambition d'influencer les normes et les produits.

Parmi les plus grands défis auxquels sont confrontées les technologies mobiles actuelles, et que le Wireless@MIT veut prendre à bras le corps, il y a notamment « la question de la réduction du spectre, confrontée à l'afflux massif d'appareils mobiles », comme l'a déclaré le directeur adjoint du centre, Hari Balakrishnan, lors du lancement. L'autre problème, c'est que l'Internet a été conçu dans un monde en grande partie statique, et « la mobilité est venue après », a-t-il ajouté.

Améliorer le transfert des données mobiles

Pour commencer, le Wireless@MIT va déployer un prototype de réseau sans fil au niveau du campus du MIT. L'idée est de permettre aux utilisateurs d'avoir accès à des services réseau courant, mais aussi de tester les innovations développées par les chercheurs du centre. Dina Katabi, l'autre directeur adjoint du Wireless@MIT, a été distinguée cette année, avec ses collègues Haitham Hassanieh, Piotr Indyk, et Eric Price, pour leurs travaux sur une version accélérée de la transformation de Fourier. Grâce à ces recherches, la performance de l'algorithme de traitement des signaux a été multipliée par dix et permet de traiter les flux de données plus rapidement.

Lors du lancement, Dina Katabi a insisté sur l'approche holistique et multidisciplinaire du centre pour faire avancer les technologies mobiles. Actuellement, chaque élément entrant dans les systèmes mobiles a été conçu séparément. « Chacun, pris à part, est bien en soi, mais le système peut être optimisé », a-t-elle expliqué. Par exemple, les codecs vidéo utilisés actuellement ont été conçus pour un usage statique sur DVD et CD, mais les canaux mobiles produisent des erreurs et provoquent des pertes de paquets. « Alors, évidemment, la vidéo décroche ». Selon elle, la meilleure approche consiste à adopter une vision globale et à optimiser l'ensemble du système.

Communication entre voitures

Le Wireless@MIT va centrer ses recherches sur quatre domaines : le spectre et la connectivité, les applications mobiles, la sécurité et la vie privée, et les systèmes basse consommation. Le centre a ouvert un site web dans lequel on peut trouver des détails sur les projets. Plusieurs d'entre eux s'emploient à résoudre des problèmes actuels : par exemple, MegaMIMO, qui cherche à mieux répartir les capacités d'un réseau sans fil en permettant à plusieurs expéditeurs individuels de données de transmettre simultanément à plusieurs récepteurs sur la même bande de fréquence.

Mais d'autres s'intéressent à des besoins futurs. Comme CarSpeak, un système de communication pour la conduite autonome, comme dans le projet de voiture sans conducteur de Google. CarSpeak permet à plusieurs véhicules sans conducteur de partager des informations sur des objets cachés pour un véhicule, mais visible pour un autre qui se trouve lui, à proximité. Étant données les améliorations promises dans la technologie mobile, il y a de fortes chances que, dans 10 ans, nous soyons encore plus absorbés par nos terminaux mobiles. Il sera alors sans doute plus raisonnable de déléguer la conduite à un chauffeur virtuel.