Les mobiles montent en puissance dans les entreprises mais leur gestion demeure un casse-tête. L'Enterprise Device Alliance, une organisation qui étudie l'usage des mobiles et qui regroupe plusieurs fournisseurs de gestion des mobiles (AbsoluteSoftware, Centrify, GroupLoc et Parallels), a réalisé sa troisième enquête annuelle sur le sujet. L'un des thèmes majeurs cette année, c'est que de nombreuses entreprises ont des préoccupations distinctes concernant la sécurité mobile mais qu'elles n'ont pas adopté une approche sérieuse de la gestion des mobiles.

Une des raisons est que de nombreux professionnels de l'informatique sont tout simplement dépassés par le nombre impressionnant d'outils sur le marché. Si l'équipe informatique cherchait seulement la meilleure plateforme à mettre en place afin de gérer des mobiles sous iOS, le système d'exploitation d'Apple pour les iPhone et les iPad, cela suppose un travail de fond car pas moins de 40 sociétés ont une offre de MDM. Elles ont été listées par le site EnterpriseiOS.com.

Un éventail de choix étourdissant

Parmi ces fournisseurs, nombreux sont ceux qui offrent plusieurs produits ou niveaux de fonctionnalités et de support, ce qui crée un éventail étourdissant de choix. Si les fournisseurs qui supportent d'autres plateformes qu'iOS d'Apple avaient été inclus, on peut parler facilement de 50 entreprises ou plus. C'est un très grand nombre de produits potentiels à envisager.

Il est fort possible que de nombreuses entreprises s'attendent à ce que le marché évolue au cours des prochains mois et préfèrent attendre avant de sélectionner un outil. Un signe que ce marché est encore immature même si les besoins sont déjà là. Alors en attendant, on se débrouille dans les services informatiques et on bricole.

Un tiers des entreprises ont un MDM

Car, côté outillage, très de peu de solutions de gestion centralisée des mobiles sont employées. Seulement 38% des sociétés ont mis en place un MDM (Mobile Device Manager). C'est 11% de plus qu'en 2011, alors qu'à l'époque 21% des entreprises déclaraient vouloir mettre en oeuvre un MDM en 2012. Cette année, 22% des organisations annoncent qu'elles prévoient d'installer un MDM en 2013. En revanche,18% n'ont pas l'intention de mettre en oeuvre de MDM et 21% sont sans opinion.

A l'heure actuelle, la majorité des organisations utilisent plusieurs outils de gestion de mobiles. Elles sont 40% à employer trois ensembles d'outils différents, et même 5% à utiliser six outils distincts. La moyenne est de deux ensembles d'outils par entreprise.

Exchange ActiveSync et les outils qui permettent de s'authentifier auprès d'Active Directory de Microsoft sont les outils les plus courants de gestion de mobiles. Les solutions MDM, autres qu'Active sync et iPhone Configuration utility se classent en troisième position. Une solution gratuite comme comme l'utilitaire de configuration iPhone d'Apple (iPhone Configuration Utility) - critiqué pour sa difficulté à monter en charge - est utilisé comme un palliatif et il est cité presqu'autant que les solutions de MDM.

Les grands fournisseurs rachètent les petits

Une conclusion de l'étude est que très peu d'entreprises estiment qu'une solution de gestion unique des mobiles peut répondre à leurs besoins. Ce qui se traduit d'ailleurs par le fait que les grands acteurs de la gestion des mobiles rachètent de petits fournisseurs qui offrent des outils et des fonctionnalités complémentaires. Good Technology a ainsi acquis App Central, Zenprise a été racheté par Citrix. Quant à Symantec il a acheté Nukona et Odyssey au début de cette année.

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Autre enseignement, c'est qu'un grand nombre d'organisations ne sont pas prêtes à prendre une décision ferme. Beaucoup de grandes entreprises n'ont toujours pas évalué leurs besoins ni trouvé une solution capable d'y répondre. C'est assez évident étant donné le nombre d'entre elles qui utilisent des outils tels que l'Utilitaire de configuration iPhone, qui ne peut pas être facilement automatisée ni utilisé dans des processus via le réseau mobile.

ActiveSync utilisé comme point de départ

Idem pour les entreprises qui dépendent exclusivement de Microsoft Exchange et du protocole ActiveSync. Bien qu'ActiveSync puisse appliquer une série de politiques, il n'offre qu'un nombre limité de politiques et ce sont Google ou Apple qui décident quelles politiques sont acceptées sur les versions successives de leurs plateformes mobiles.

Et cela est généralement plutôt limité en termes de support et se concentre sur des choses comme les politiques de codes d'accès et d'effacement à distance des données. Alors que les options proposées en matière de politiques de gestion sont limitées, l'infrastructure Exchange dans la plupart des organisations fait d'ActiveSync un choix facile à partir duquel commencer.

Un pis-aller sans courbe d'apprentissage

Tout ce qui est nécessaire pour débuter est déjà en place - services, comptes utilisateurs, comptes groupes et autres unités organisationnelles - et il n'y a pas réellement de courbe d'apprentissage. C'est un pis-aller qui peut s'adapter, même si il n'offre pas un niveau significatif de gestion ou de sécurité.

Parmi les autres enseignements de l'enquête de l'Alliance Enterprise Device, on relève que 86% des organisations interrogées se disent en faveur de politiques BYOD (Bring Your Own Device). La sécurité et la perspective de perte ou de vols d'appareils sont les principales préoccupations quand il s'agit d'appareils mobiles avec 65% des organismes signalant la sécurité en général comme un problème et 59% affirmant que les périphériques perdus sont une préoccupation majeure.

Les tablettes gérées seulement dans 2 cas sur 3

Bien que 93% des organismes déclarent utiliser des tablettes, seulement 58% gèrent ces tablettes avec un certain type de système de gestion mobile - un nombre qui est resté le même depuis l'enquête de l'année dernière.

Environ la moitié des organisations s'attendent à ce que la mobilité amène de plus grandes attentes vis-à-vis des équipes informatiques. Un challenge qui va être difficile à tenir car il ne devrait pas y avoir de recrutement de personnel IT dans la majorité des cas. Ce qui devrait amener les services informatiques à travailler plus (et, idéalement, de manière plus intelligente) pour répondre à la charge de travail supplémentaire.