Premier constat : la France serait le pays européen le plus touché par la baisse des ventes de CD-R. Selon GfK, en 2009 le recul a été de 23% en volume à 80 850 unités et de 22% en valeur à 78,2 M€. C'est pratiquement un quart du marché qui aurait ainsi disparu, en une année. Si les industriels concernés confirment que la baisse est effectivement plus forte en France, ils l'expliquent tout d'abord par le fait que l'Hexagone est le seul marché où ces supports d'enregistrement sont « surtaxés », ce qui générerait une forte évasion commerciale vers les sites de commerce en ligne basés à l'étranger, ou tout simplement vers les pays limitrophes pour toutes les zones frontières, un peu à l'instar de ce que l'on observe pour les vente de tabac. Les résultats ne sont pas bien plus brillants du côté des DVD vierges : GfK note pour eux une baisse de 12%, en volume à 59 752 unités comme en valeur à 144,8 M€ pour 2009. Est-ce le début du déclin ?

Le marché resterait porteur

Deuxième constat : le rapport sur « la longévité de l'information numérique », publié ce lundi 29 mars, met clairement en doute la durée de vie de ces deux types de supports.
C'est dans ce contexte pourtant peu favorable que l'industrie des CD-R et des DVD-R vient prendre la parole pour affirmer qu'il s'agit d'un marché qui reste porteur. Dans une tribune adressée à la presse la semaine dernière, Philippe Béraldin, Directeur Marketing Europe de TX, affirme : « Si le livre papier reste le support de conservation de l'écriture le plus pérenne, les CD et DVD réussissent l'exploit de résister au temps d'une manière supérieure et sans comparaison possible avec les autres supports d'archivage ». Bien sûr, il fait notamment référence aux clés USB et aux disques durs externes.

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Sans nier le recul des ventes, Philippe Béraldin estime que la demande reste forte et tend à se spécialiser : « On peut bien sûr regretter que les disques Blu-Ray vierges ne soient encore qu'un marché de niche, analyse-t-il, mais la principale explication est que les ventes de lecteurs-enregistreurs restent trop faibles. A l'inverse, le parc installé de lecteurs de CD et de DVD demeure gigantesque. Nous ne sommes pas dans la situation des disquettes 3,5 pouces ou des cassettes VHS, dont les français conservent pourtant des millions et des millions d'exemplaires. Faute de disposer de chiffres globaux, les analystes tendent à occulter deux canaux de vente déterminants, à savoir le e-commerce et les revendeurs aux professionnels. Au-delà, il faut retenir que ces produits conservent des niveaux de marge appréciables. »

Redistribution des cartes

Leader incontesté sur les deux segments, Verbatim n'a pas la même analyse de la situation. S'il ne conteste pas davantage la baisse globale des ventes, il insiste sur l'évolution des parts de marché. « En ce qui concerne les CD-R, nous avons effectivement enregistré un recul des ventes de 15%, contre - 23% pour le marché français, ce qui fait que notre part de marché a légèrement progressé, soit 31,2%. Par contre, nos ventes de DVD-R ont augmenté de 15%, ce qui porte notre part du marché à 45% », résume Estelle Narcy, Responsable Marketing de Verbatim France. Selon elle, la répartition des ventes par canal de distribution explique également cette évolution. « En proportion, le canal le plus stable reste pour nous la grande distribution, qui pèse 35%. Le plus important est toujours celui des revendeurs, avec 53%, mais c'est effectivement celui qui recule le plus fortement. A l'inverse, la VPC avec 8%, et surtout le e-commerce avec 4%, sont en progression », conclut Estelle Narcy. Dans les faits, la baisse réelle des ventes de ces supports d'enregistrement conduit tout d'abord à un renforcement des parts de marché du leader historique du secteur.