Dans une étude commandée par la SSII Atos, IDC dresse un constat mitigé sur la maturité de 100 entreprises françaises de plus de 1000 salariés en matière de big data. Si la majeure partie des entreprises interrogées commence à prendre la pleine mesure de ce qu'implique l'analyse de très grands volumes de données, le cabinet de conseil dénote que certaines restent à la traîne. En 2016, en France, ce marché devrait atteindre 445 M€, soit une croissance de plus de 24% par rapport à 2015.
Pour ce qui est de l'adoption, les entreprises françaises sont en tout cas en progression. En effet, 51% de celles qui ont été interrogées assurent avoir démarré des projets d'analyse de très grands volumes de données en 2016 contre seulement 7% en 2012. Bonne nouvelle, 51% des sondées conçoivent le big data comme une stratégie globale d'entreprise qui nécessite l'implication de la direction générale. En outre, 8 entreprises sur 10 considèrent que l’explosion des volumes de données nécessite la création ou le développement de nouveaux métiers.
Des cas d'usages très spécifiques
Reste que dans son utilisation, l'analyse des big data reste cantonnée à des cas d'usages bien spécifiques. Le premier, dans 53% des projets, est logiquement la connaissance de l'expérience client. Ensuite, ces projets sont destinés, dans 42% des cas, à optimiser l'excellence opérationnelle et dans 28% à améliorer la sécurité. Toutefois, quelques entreprises s'appuient sur l'analyse des big data pour transformer leurs modèles métiers. Il faut d'ailleurs noter qu'en moyenne, seules 40% des données des organisations sont réellement analysées.
Pour l'instant, les investissements des entreprises se sont principalement focalisés sur le stockage de ces énormes volumes de données plutôt que sur leur analyse en soi. Parmi les grands enjeux cités par les entreprises interrogées, le premier est sans aucun doute la sécurité (82%). Signe encourageant, 75% soulignent également la nécessité d'une étroite collaboration entre les métiers et la DSI. Au regard de tous ces chiffres, IDC classe ainsi les entreprises sondées dans quatre catégories. Pour le cabinet de conseil, 11% d'entre elles sont des retardataires, 42% des opportunistes, 34% sont bâtisseurs et seulement 14% des visionnaires. En clair, si la majeure partie des entreprises prend la mesure de ce qu'est le big data, elle a encore beaucoup de chemin à parcourir pour l'exploiter à son maximum.