Le gouvernement britannique a refusé de payer 13,3 M£ (25 M$) à EDS, le groupe américain de services informatiques chargé de mettre en place le nouveau système informatique et téléphonique de gestion des aides sociales à l'enfance.
Habituel contractant de l'administration britannique, EDS a en charge la refonte du système informatique de la Child Support Agency, un organisme d'aide à l'enfance et aux parents isolés. D'un montant de 456 M£, le marché a été lancé en mars 2003 et n'a, depuis, cessé d'accumuler les déficiences. Des milliers d'allocataires ont ainsi vu le versement de leurs prestations lourdement retardé. Le nouveau système informatique était pourtant censé réduire le délai entre l'enregistrement et le paiement des allocations de 15 à 6 semaines.
En juillet 2004, un rapport parlementaire acerbe qualifiait l'application d'EDS de "consternant gaspi d'argent public" et appelait à son abandon pur et simple si elle n'était pas opérationnelle au 1er décembre. Un document interne EDS était présenté aux Communes en novembre 2004 et désignait le système informatique comme un instrument "mal conçu, mal développé, mal testé, mal mis en place".
Le ministre du travail, Alan Jonhson, vient cependant d'exclure l'abandon du système, préférant mettre l'accent sur les signes d'amélioration visibles, fruits des efforts déployés conjointement par le gouvernement et EDS depuis quelques mois. Ainsi, 620 000 dossiers sont actuellement traités, contre seulement 61 000 en novembre 2004. Des améliorations toutefois insuffisantes, conduisant le ministre à préciser que le gouvernement avait "refusé de payer 13,3 M£ à EDS entre janvier 2003 et janvier 2005. Le paiement du prestataire est en effet déterminé par le niveau de services et le degré de fonctionnalités délivrés".