« L’Europe est réellement un marché uniforme pour la data B to B » explique Elie Girard, directeur général d'Atos. Le groupe veut aujourd’hui se positionner comme un acteur de référence dans le partage des données. Il lance pour cela une plateforme, digital hub, dont l’objectif principal est de servir « d’accélérateur pour la conception de plateformes d’écosystèmes ». Partant du constat que les données sont encore aujourd’hui trop cloisonnées au sein des organisations et du manque d’échange entre celles-ci, Atos pousse à la création de « hubs d’écosystèmes numériques de confiance avec équité, fiabilité et sécurité » mis à disposition des organisations. Pour la SSII, l’équipement IT des entreprises passe aussi par l’intelligence artificielle. En les poussant à se doter de cette technologie, le groupe espère fournir une expertise et des produits à la pointe de la technologie. Pour se faire, il lance la plateforme d’intelligence artificielle computer vision dédiée à l’analyse de vidéos et d’images basée sur l’IA.
Atos développe dans six laboratoires dédiés (Dallas, Londres, Sao Paulo, Grenoble, Dubaï et Singapour) des modèles d’IA personnalisés adaptés et conformes aux réglementations locales. Les produits et services logiciels de la plateforme computer vision sont basés sur VISuite, avec une suite de modèles d’IA pré-entraînés et personnalisables s’appuyant sur Atos IP (Ipsotek et VI Protect compris). Concernant le matériel, la société propose une gamme de serveurs edge pour un déploiement de la solution en temps réel grâce aux serveurs BullSequana Edge nano et BullSequana Edge pouvant être installés n’importe où, ainsi que le serveur BullSequana SA20G doté d’une grande capacité de stockage et le serveur BullSequana X451.
Atos a présenté sa plateforme Computer vision dédiée à l’analyse de vidéos et d’images basée sur l’IA. (Crédit : Atos)
Différents scénarios de cas d’usage sont d’ores et déjà conçus pour s’adapter à un large marché. On retrouve la sécurité et la surveillance du trafic dans le secteur des transports, le contrôle qualité dans le domaine de la fabrication, l’optimisation des processus industriels, la gestion des villes intelligentes ou encore la supervision des foules. Le groupe poursuit, à travers cette solution, un but de dé-complexification des données pour les entreprises, et une facilité de traitement.
Des villes technologiquement enrichies
Liée à cette solution, la société de services IT accélère le développement des smart cities avec sa solution « urban data platform » pour accompagner les municipalités dans leur transformation numérique et l’exploitation des données générées. Urban data platform devrait donc assurer la gestion et la publication des données dans tous les domaines opérationnels de la ville afin de fournir un point d’accès unique aux citoyens et visiteurs de celle-ci. Dans ce cadre, le groupe compte multiplier les sources de données afin d’élargir les cas d’utilisation de la plateforme. Axé sur le développement durable et la décarbonation, la firme se focalise ainsi sur deux thématiques : la qualité de l’air et la mobilité, et la transition énergétique. En capturant les données sur les conditions de circulation, la disponibilité des parkings et les options de transport alternatives, l’objectif est de les présenter de façon accessible pour « permettre aux citoyens de faire des choix plus éclairés afin d'adapter leurs plans de déplacement en temps réel ».
Par cette approche collaborative, Atos vise la réduction des flux de circulation, la facilité de stationnement et l’amélioration de la qualité globale de l'air. Sur le second point, il s’agit de soutenir la transition énergétique locale en aidant les citoyens à développer des systèmes photovoltaïques privés et en les déployant sur les toits des bâtiments publics. Par cet usage, la SSII espère sensibiliser le public au développement durable, noble cause au premier abord mais bien plus complexe lors de son application. La solution intègre diverses fonctionnalités IoT pour ingérer, analyser et présenter des ensembles de données. Concrètement, « Atos accompagne déjà plusieurs villes et communautés, comme Eindhoven aux Pays-Bas, où la firme utilise le big data pour la gestion des réponses aux incidents en temps réel (comme détecter et répondre aux anomalies telles qu'un groupe de personnes qui courent ou un bruit d'agression).
Les start-ups, une mine d’or pour Atos
Poursuivant son « œuvre écologique », le groupe annonce que 8 start-ups rejoignent son programme Scaler, centré sur la transformation des entreprises. Cet accélérateur de start-up est l’occasion pour la firme d’étendre son portefeuille d’activités mais aussi de « renforcer [sa] position de leader du numérique sécurisé et décarboné » comme l’explique Elie Girard, directeur général d’Atos. Originaires des quatre coins du monde, on retrouve parmi cette dernière promotion des entreprises déjà engagées dans le développement durable. Carbon Minds, jeune pousse allemande, construit une base de données mondiale sur le cycle de vie de l’industrie chimique dans le but de réduire l’impact environnemental de ce secteur.
Parmi les trois pousses françaises recueillies, deux sont tournées vers la sécurité, une priorité pour l’avenir du numérique. La première, Cerbair, porte bien son nom : elle fournit des solutions de sécurité intérieure dans le secteur de la Défense, en portant une technologie anti-drones. La seconde, ProvenRun, promeut la résolution de problèmes de sécurité liés au déploiement des appareils connectés et de l’internet des objets. On note également IPtoki, start-up canadienne, qui développe une solution basée sur la biométrie comportementale et des algorithmes d’IA. Cet écosystème pourrait à l’avenir, venir renforcer la croissance d'Atos.