Que recherchait précisément Yahoo dans les emails de ses utilisateurs avec son programme d'analyse du courrier électronique taillé pour le FBI ? Des signes de code utilisés par un groupe terroriste étranger selon un article publié par le New York Times qui a fourni plus de détails sur les pratiques de Yahoo.
L’article publié hier mercredi n'a pas identifié la signature recherchée ou précisé si le code était de type cryptographique. Deux sources anonymes proches du gouvernement assurent que le ministère américain de la Justice, et non la National Security Agency, a obtenu d’un tribunal une ordonnance forçant Yahoo à se conformer à la demande de recherche. Un article publié mardi par l’agence de presse Reuters n’était pas particulièrement explicite au sujet des agences gouvernementales américaines impliquées dans cette requête.
Un logiciel antispam reconfiguré pour le FBI
Pour répondre à cette demande, Yahoo a fait des copies de tous les messages contenant cette signature et les a remis au FBI selon l'article du NY Times, qui cite des sources gouvernementales anonymes. Le rapport indique que la collecte de courriers électroniques n’est plus en cours. Pour effectuer ces recherches, Yahoo aurait modifié un système existant qui balaye les emails entrants pour filtrer les spams, les logiciels malveillants et la pornographie juvénile.
Reuters avait indiqué mardi dernier que Yahoo avait créé un programme personnalisé pour scruter tous les emails entrants de tous ses utilisateurs à la demande du gouvernement des Etats-Unis. L’agence expliquait également que des responsables du renseignement américains utilisaient les services de Yahoo pour trouver un « ensemble de caractères », peut-être une phrase dans un email ou une pièce jointe et que des centaines de millions de comptes de messagerie Yahoo avaient été scrutés. Cela a suscité l'indignation des défenseurs de la vie privée, qui avance qu’un tel logiciel d'analyse du courrier électronique serait inconstitutionnel.
Yahoo communique a minima
En réponse, Yahoo avait publié un communiqué indiquant que « nous interprétons étroitement chaque demande du gouvernement concernant les données des utilisateurs pour minimiser les révélations. Le système d’analyse d’emails décrit dans cet article [de Reuters] n’existe pas dans nos systèmes ». Yahoo a refusé de commenter l’article du New York Times.